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- mardi 26 juin 2012lien permanent
Lors du rangement bien nécessaire de la collection des pastels , j'ai eu envie de les revisiter. Oser prendre quelques risques!
Première année que je ne sors pas sur le motif, ma saison sera celle de l'atelier.
Un besoin impérieux!
Me laisser mener au réenchantement de la couleur, de la matière, de la lumière de la nature.
- jeudi 05 mai 2011lien permanent
Fin de la période de remise en route de la galerie et de l'atelier, pour la nouvelle saison (nettoyage, peinture des escaliers, sélection de nouveaux pastels à encadrer, accrochage, plantes, ...).
Et à présent le silence de l'atelier.
Je suis plutôt décontenancé, désorienté, pas très bien.
Cette petite retraite depuis quelques mois autorise moins d'angoisse, d'affolement.
Mais quand même, me voilà toujours hanté par l'incertitude dévastatrice: que faire, quel devenir?
Je reste tranquille, assis, allongé, ou dans la chaise longue au soleil.
Je replonge dans la lecture de textes m'incitant à demeurer auprès de moi-même, m'exhortant au recueillement et à l'écoute de ce qui pourrait bien surgir.
L'idée même de tout abandonner se fraye un chemin. Après tout, les choses peuvent finir. Il convient de l'admettre. Accepter de renoncer cette fois, pour de bon.
C'eût été tout de même dommage!
Il y a ces longues années d'expérience de la pratique du pastel!
Arrêter mais pour faire quoi?
Confus, je m'empare d'un livre posé sur la table de l'atelier: Caspar David Friedrich, Le tracé et la transparence.
Comment expliquer l'effet que cela a produit en moi?
Chaque dessin et peinture opère, comme par magie, une réconciliation avec le Tout, la vastitude de la nature, de la terre, du ciel, avec ce lieu où je me trouve, baignant en cet immense silence, partout présent, bien réel.
J'envisageai , alors, de peindre un coin de mon atelier puisqu'après tout, tout peut-être sujet à part entière, tout participe de l'être.
Reprenant la réactualisation du site internet, Janine me demande d'écrire un texte.
Voilà donc ce qui m'occupe: essayer de rendre compte...
Dans l'atelier, on ne décide pas d'imposer sa volonté. Le temps s'est mis en apesanteur et les certitudes d'hier ne sont pas forcément actes d'aujourd'hui.
Je n'ai pas envie de bouger. Dehors il fait beau. Encore un peu frais mais le mistral s'est enfin calmé. Les hirondelles sont cette fois vraiment là.
Elles gazouillent en groupe.
Quiétude contagieuse, traversée de questions sans réponses.
- jeudi 29 avril 2010lien permanent
De retour auprès du vieux pin.
Le pastel est une matière enchanteresse, si merveilleuse.
Fin d'après-midi. Peut-être le tronc bleu d'un vieux pin dans l'ombre sera-t-il mon sujet de demain?
- mercredi 28 avril 2010lien permanent
Après déjeuner commencer par me reposer à l'ombre.
Il fait chaud.
La Rouvière. Garé près d'une petite forêt de pins.
Retrouvé le calme de la campagne. D'ici les bruits sont lointains. Un doux vent murmure à la cime des arbres. Quiétude immobile. Peu d'oiseaux à chanter.
Tout semble faire la sieste.
Le vent tend à forcir mais le nuage solitaire dans le ciel bleu, ne bouge pratiquement pas. Il se transforme tout en se maintenant au même endroit.
- mardi 27 avril 2010lien permanent
Besoin de rester assis dans l'atelier tout l'après-midi en silence devant le mur blanc.
- lundi 26 avril 2010lien permanent
Chaud et brumeux.
Le mistral soulève la poussière, noyant tout le paysage dans une lumière laiteuse et fade.
Tout n'incite qu'au farniente, à la sieste, au repos.
Après un bon moment c'est un cep de vigne en forme de chandelier à 5 branches allumé par les feuilles naissantes, qui attire mon attention.
Le ciel s'est couvert.
Journée printanière, plutôt maussade.
Je me laisse aller. Rien à dire. Rien à peindre.
Peut-être est-ce ce rien là qui est à dire ou à peindre.
Le cep en forme de chandelier, là...
Pastel: "Le cep-chandelier" en format rond.
- jeudi 22 avril 2010lien permanent
Le rond.
Le vide, le plein, un monde en soi, une multitude infinie de mondes, uniques, là, partout, présents.
Pas d'humeur à peindre.
Farniente, assis ou allongé sur une couverture étalée dans l'herbe.
Soleil brumeux mais assez chaud.
Petit vent frais, agréable.
Une mobylette tout terrain stationne au bord d'une vigne. Un jeune homme y travaille, seul.
Me laisse aller à la quiétude.
La cloche du village sonne 2 heures.
Tout est peinture, beauté, œuvre d'art.
Je me laisse aller à gouter toutes ces vies, ces présences. Chaque chose est sujet en soi dans l'immensité du vide.
Un miracle de perfection et quelle profusion!
Petit signe de la main d'un homme en tracteur que je ne connais pas. Il va engraisser ses vignes.
Sans se lasser, un oiseau chante sa joie et multiplie les vocalises. Il est tranquille, heureux du retour des beaux jours.
Les feuilles de l'abricotier solitaire ont doublé de taille en 2 jours et sur les vignes sèches, ça bourgeonne franchement. De nouvelles feuilles s'éveillent à la vie.
Après un bon moment, l'oiseau est parti rendant tout le paysage à son silence.
J'ai passé l'après-midi à partager cette douce quiétude. Les beaux jours sont bien de retour.
- mercredi 21 avril 2010lien permanent
Merveilleuse unité.
Un.
Le tout.
Tout est Un.Inscrire le paysage, mon sujet, dans le cercle.
Que chaque pastel, chaque composition soit la pure expression du tout. Simplement.
Ca y est. Par le vasistas de l'atelier, dans le ciel bleu, les hirondelles sont arrivées!
Silence.
Me laisser guider.
Moment sacré, unique, seul.
Vide et plein.
Présence du vide.
Un nuage passant dans le ciel bleu. Le plein du vide.
Plénitude de l'instant. Silence.
Devant le Ventoux, juste un agréable petit vent.
Immobilité
14 h. à la cloche du village.
Quiétude immuable.
Pastel: "Journée printanière au pied du Ventoux"
- mardi 20 avril 2010lien permanent
Quelques nuages blancs indolents dans le ciel bleu pâle.
Allongé dans l'herbe verte où foisonnent de petits pissenlits jaunes.
C'est ma première sortie printanière.
Retiré la veste, le pull, les chaussures, les chaussettes. Il fait chaud.
De larges plaques de neige persistent au sommet du Ventoux. Vent dans les pins et les feuillages.
Papillons voletant, petites bestioles ça et là.
Rares oiseaux dans l'immensité du ciel au dessus de cette terre déserte essentiellement plantée de vignes.
Un amoncellement de vieux ceps plus bons à rien, sèche au soleil en attendant d'être brûlé.
Un tracteur au loin se fait entendre; c'est l'heure de la reprise d'après-midi. Il va et vient entre les vignes, griffant la terre sèche.
Il s'arrête près de moi et stoppe son moteur:
(j'ai un peu honte d'être pieds nus)
_" Alors, ça y est , c'est la peinture? On vous connaît, on vous voit souvent ici...L'hiver a été dur...Le temps va encore tourner...Quoique... Dans quel sens vont les nuages? Ah!... Alors peut-être que...Si le mistral se maintient...Je vais aller plus loin pour vous laisser tranquille..."
Il insiste...
_"J'ai le temps"...
Un très beau profil de paysan comme un ancien boxeur, coloré, aux yeux bleus, et une superbe casquette irlandaise.
Un peu plus tard, je change de coin; un paysage immense, Piégon, Mirabel...
Merveilleuse unité du ciel et de la terre où tout se mêle, se confond, immergé dans une profondeur infinie.
Collines, villages, maisons, vignes, bois, arbres aux feuilles d'un vert tendre.
L'herbe lustrée, grasse par endroit, ondule.
La terre est sèche.
L'abricotier solitaire, en sentinelle, au sommet d'une butte, déploie ses toutes jeunes feuilles qui souffrent dans le vent encore froid...
Rangées de vignes tourmentées, aux bourgeons timides mais prometteurs!
Le cercle, le rond...Le vide, le plein...
Tous mes paysages, mes sujets, doivent en tenir compte.
Présent sacré.
Unique.
Seul.
Silence.
- jeudi 24 décembre 2009lien permanent
AMI
L'auteur de cette adresse est un grand peintre italien du XV ° Siècle, Fra Angelico. Il entra dans les ordres comme le faisaient les peintres de cette époque et fut prieur au couvent St-Dominique à Fiésole. D'où, sans doute, la profondeur de ses propos.
"Il n'y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis donner et que vous pouvez prendre.
Le ciel ne peut descendre jusqu'à nous, à moins que notre cœur n'y trouve aujourd'hui même son repos. Prenez le ciel.
Il n'existe pas de paix dans l'avenir qui ne soit cachée dans ce court moment présent. Prenez la paix.
L'obscurité du monde n'est qu'une ombre, derrière elle, et cependant à notre portée, se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables si nous pouvions seulement les voir.
Et pour voir, vous n'avez qu'à regarder. Je vous prie donc de regarder.
La vie est généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d'après l'apparence extérieure, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants ou durs. Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous d'elle une vivante splendeur, tissée d'amour par la sagesse, avec d'abondants pouvoirs. Accueillez-la et vous toucherez la main de l'ange qui vous l'apporte.
Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin, ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l'ange; le don est là, ainsi que la merveille d'une présence sans ombre.
De même pour nos joies: ne vous en contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins.
La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que la terre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le réclamer. C'est tout. Mais vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie.
Ainsi, en ce jour de Noël, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses salutations, mais avec la prière: que pour vous, maintenant et à jamais, le jour se lève et les ombres s'enfuient."
in: Eclairs d'éternité, Eric Edelman, les Chemins de la Sagesse, Ed. La table ronde, 1990.
- lundi 03 août 2009lien permanent
Après les expéditions de pastels pour les USA, taillé les glycines envahissantes, et reçu un très gentil journaliste qui prépare une revue sur le patrimoine régional vu par les peintres, me revoici dans l'Atelier. Tout est silence ici, et comme en dehors du tumulte touristique qu'immanquablement le Pont Romain attire. Ciel bleu par le vasistas, parfois traversé par quelques nuages lentement poussés par le mistral qui se rappelle, aujourd'hui, à notre bon souvenir.
Vent fort, aux coups de boutoirs puissants, fouettant tout sur son passage.
La "catastrophe" de samedi: Le Bol à la Plume, après tout, je l'ai conservé.
A nouveau l'écoute, allongé par terre. La page blanche.
Retour surprise du même sujet! Sous un autre angle.
Pastel: "Le Bol et la Plume".
- samedi 01 août 2009lien permanent
Atelier.
Attente ponctuée par la cloche de l'église.
Tendu vers cela qui est.
Silence.
Immobilité.
Prêt à accueillir ce qui pourrait, devrait se présenter...
Après un bon moment, cette attente miraculeusement s'apaise. Me voici comme délivré de tout espoir, de tout désir d'entreprendre, de réaliser quelque chose.
Aussi bien allongé que assis.
Quiétude.
Le vaste espace du ciel juste derrière ces murs et toute la nature dehors, le Ventoux tout proche, immobile, stable.
Une image doucement se sécrète ... s'organise...
Il me semble qu'elle correspond bien à la situation.
Je ne me précipite pas, reste assis.
Puis me mets à la tâche, tenter de peindre, révéler ou exprimer ce rien ce tout cette présence.
J'ai beau batailler, m'acharner, n'ai abouti qu'à une ...catastrophe!
Faudra-t-il recommencer?
A nouveau envahi par le silence. Les fenêtres de l'Atelier sont ouvertes.
Ce bain de douceur éternellement là, partout.
Comment cela a-t-il dérapé, dégénéré? Surement je me suis coupé, n'étais plus en accord, étais dans le prendre au lieu de rendre.
- vendredi 15 mai 2009lien permanent
à Jean-Claude Gruau et Michel Dagon,
http://jeanclaude.gruau.free.fr
Bien cher ami Jean-Claude, bien cher ami Michel,
Je ne vous remercierai jamais assez d’avoir mis en ligne sur le Net, vos témoignages.
Ce qui ne devait être qu’une visite de contrôle, de routine, tout à fait conforme au « protocole de tumeurs vésicales », s’est avéré un vrai cauchemar !
Après un suivi d’environ 4 ans, 8 fois au bloc avec « résections » de multiples récidives « anodines » et 9 instillations d’amétycine, je pensais enfin pouvoir prendre le large entre les contrôles.
Lors de cette dernière UCS - la petite danse de St Guy habituelle, bon – ce ne serait sans doute, qu’un mauvais moment à passer, et à moi la liberté pour un bon moment ! Au lieu de ce scénario insouciant, le cauchemar !
Mon urologue avait cette fois « réséqué » sans trop expliquer et m’avait laissé repartir le soir même.
Nuit épouvantable avec tant de caillots épais que tout le système s’était bloqué, nous étions prêts à appeler le Samu.
On se doutait, ma femme et moi, que quelque chose d’anormal s’était passé.
Lors du rendez-vous de résultat de la biopsie, 15 jours plus tard, je fais face à mon urologue bien embarrassé. On s’aime bien, me semble-t-il (plus de 30 rencontres, ça tisse des liens forcément), et il me montre des schémas sur un petit fascicule pour m’expliquer la situation : jusque là, c’était des tumeurs bénignes mais, voilà, nous venons de passer au « carcinome infiltrant Pt1a G3 ». Il était visiblement très ennuyé et décontenancé, perplexe quant à la stratégie à venir, suggérant de reprendre des instillations d’amétycine, ou des rayons ?
Il allait en parler avec ses collègues, et me communiquerait leur décision quelques jours plus tard.
Et voilà comment j’ai commencé à flipper comme une bête ! Ce qui était bénin, malgré les traitements, était cette fois devenu malin et il m’expliqua qu’il ne fallait surtout pas que les racines atteignent le muscle de la vessie.
Une poche en plastique comme vessie, ce n’était pas aussi simple que je l’imaginais. C’est une très lourde opération et que de dégâts collatéraux !
Alors là, je me suis mis à pleurer, j’allais passer à autre chose au dessus de mes forces…Un compte à rebours s’était enclenché remettant en question l’intégrité de mon corps.
Après une nuit blanche et bien des larmes, au petit matin, lors d’une méditation, comme un souffle libérateur, passa en moi l’idée : le jeûne, et un nom que j’avais retenu depuis plus de trente ans : Monique Couderc et son livre : J’ai vaincu mon cancer, que je n’avais jamais lu !
Ma femme et moi nous précipitâmes sur Google, entrée : Monique Couderc. Par quel hasard, par quel miracle sommes-nous tombés sur vos témoignages ?
Inouï ! La Providence ! Vos 2 cancers de la vessie, dont celui de Michel exactement au même stade que le mien et vos 2 jeûnes comme démarche vers la guérison !
Je n’avais déjà plus faim, mes larmes de désespoir se transformèrent, grâce à vous, en larmes de joie : j’allais « guérir ».
Tête baissé et illico, j’ai plongé dans le jeûne, à la maison.
En trois jours, les livres du Dr Shelton et de Monique Couderc me sont parvenus.
Ma femme a été tout de suite partante. Artiste peintre, je pouvais me lancer dans l’aventure.
Bien sûr j’ai commis des tas d’erreurs.
Mais voilà, je suis actuellement dans la période si délicate de la reprise alimentaire après 25 jours à l’eau. Pas évident mais ça ne se passe pas trop mal
Je ne pouvais plus continuer, j’avais trop d’énergie et envie d’en terminer.
Je m’attelle désormais à un régime anti-cancer à partir du livre de David Servan-Schreiber et d’autres.
Je ne manquerai pas de vous tenir informés de la suite.
Nous avons beaucoup appris concernant le jeûne et s’il fallait poursuivre nous sommes maintenant beaucoup mieux armés.
Avec toute notre reconnaissance et un énorme merci à vous deux.
Camille Leblond
www.camille-leblond.net
PS : Recontacté par téléphone comme il me l’avait demandé, mon urologue m’annonça qu’ils avaient décidé de procéder à des instillations d’Immucyst (BCG). Je lui ai expliqué que j’avais décidé de m’engager dans cette aventure du jeûne en vue de purifier le « terrain ». « C’est vous qui voyez », m’a-t-il alors répondu.
- mercredi 31 décembre 2008lien permanent
Et voici le temps compté
De la fin de l'an bientôt passé
Il n'est de demain que des simples instants présents
Que la joie illumine ces petits riens
Pour chacun
- samedi 11 octobre 2008lien permanent
Reprise depuis une quinzaine, du travail en extérieur, par les chemins de campagne avec mon petit camion.
Début d’automne prometteur, en couleur ! Les journées sont belles et même parfois, trop chaudes, jusqu’à transpirer.
Plein de mouches très agaçantes, collantes ; il me faut parfois me transformer en assassin !
Ecoute, attente, partage avec ce qui m’entoure. Je n’ai guère envie d’en parler, je me répèterais.
Cela se met en branle à mon insu. De belles surprises. Comment le dire ? Une vue, un arbre … inattendus, qui s’imposent.
Faire chanter la lumière de la couleur des choses …Rester dedans…Faire attention…
Un délice de se laisser porter par ces jours calmes et ensoleillés !
- vendredi 10 octobre 2008lien permanent
Sur les ondes, ils disent que les Bourses s'effondrent.
Au milieu de l'Ouvèze boueuse,
la grue cendrée guette le poisson.
- vendredi 25 juillet 2008lien permanent
Bien triste matin que ce 25 Juillet, qui a suspendu le Temps d'Anne-Marie.
Nous sommes dans la peine mais aussi la joie d'avoir croisé son chemin.
Une âme belle!
- jeudi 26 juin 2008lien permanent
Petite Gaïa est née! Et la vie est un peu plus lumineuse depuis le 16 Juin 2008, 10h 10 du matin.
Sa maman Judith, son papa Franck, ses frères Huiming, Khilian, nous tous, tombons sous le charme de cette fée si jolie, déjà si curieuse de ce monde nouveau si délicieux à explorer!
Bienvenue dans le Village planétaire ! Et Bonne Route sur Terre à Gaïa la bien nommée.
- mercredi 21 mai 2008lien permanent
Qu’en est-il de mon sujet, cette fin de matinée ?
Je laisse s’établir ce moment de repos, qui génère le calme et me prépare.
Je m’installe devant la composition. La redécouvre. La reconsidère. Le doute : est-ce nécessaire de s’engager ?
Quiétude de l’atelier. Tranquillité et douceur du silence.
L’après-midi s’est écoulé.
Descendre dans la galerie rejoindre Janine et cette impression qu’une éternité est passée.
- mardi 20 mai 2008lien permanent
Successions de « pages blanches ». Toujours la même page de silence.
Quelques sorties dans le paysage.
Quelques pastels peints de la terrasse de l’atelier.
A nouveau dans l’atelier. Toujours occupé à me demander ce que je pourrais faire.
Ceci serait une bonne idée mais ferait trop penser à untel ou m’a déjà été donné de peindre, même si la mise en page diffère un peu. Tentant mais répétitif. Rajouter un élément supplémentaire ? Disposer le tout autrement ? Cela semble s’imposer mais je laisse venir et teste le « ne pas faire ». Et cela reste en suspend. Pas de véritable désir.
Ce matin c’est un peu malgré moi que j’ai introduit 2 nouveaux éléments dans l’atelier. Pour l’instant, pas d’élan. Allongé, je me repose. Mes yeux se posent sur un objet. Sa forme, soudain, me touche, m’émeut…L’atelier est silencieux, tel quel, même lorsque je n’y suis pas.
Dehors, le vent tourbillonne, soulevant des milliards de pollens, irritant la gorge, les yeux.
Repos. Le silence est vivant, réservé, grave, sérieux et me contraint à l’inaction.
Assis, adossé au canapé, jambes et bras croisés, je me suis endormi.
Quelque chose est-il en train de maturer ? Ma relation au monde ? Une fusion, une collaboration intime ?
Je lis des pages de « La supplication ». Des témoignages insoutenables après Tchernobyl. Minable, misérable ce que des hommes sont capables de faire à d’autres hommes ! C’est pas croyable !
Dans l’atelier, un livre ouvert sur la représentation du Saint Suaire sur une page et une bougie allumée sur l’autre.
Des enfants, des personnes dont la vie est massacrée à tout jamais.
Un sujet, inattendu, s’impose.
Ca souffle en bourrasque dehors.
Peut-être essayer.
Plus d’une heure à tourner, retourner pour trouver la pose qui convienne. J’aimerais que ce soit vrai, réaliste, redoutable !
- mardi 29 avril 2008lien permanent
A peine arrivé, déjà assis sur ma chaise, face au Ventoux et au soleil.
Aucun bruit de la ville, ici, la nature à découvert, dans son immensité silencieuse, sa plénitude.
Pas de vent pour l’instant. Rare !
Bon de se réchauffer au soleil.
Tout semble comme en apesanteur. Immobile. Tranquille. Paisible.
Le paysage devant, comment le peindre ?
Pastel : « Etude de la Vallée de la Rouvière au pied du Ventoux »
Le vent s’est remis à souffler.
- vendredi 25 avril 2008lien permanent
au Festival Café
dans le journal tout va mal
les hirondelles
Enième jour au même endroit, à écouter, regarder…
Un merle ne se lasse pas de pousser ses trilles.
L’endroit est désert, le ciel brumeux, aucune accalmie du vent qui souffle en vague.
Rien peint depuis plusieurs jours. Les arbres et les vignes reverdissent tendrement, et même des grillons, toujours introuvables, commencent leur stridulation provençale. Abrité du vent à l’arrière du Toyota, il fait bon face au soleil. Encore de belles nappes de neige au sommet du Ventoux. Mais les beaux jours semblent cette fois bien là. Il se met à faire chaud.
- mardi 22 avril 2008lien permanent
Paysage de la Rouvière. Le Ventoux assoupi, indifférent aux vents incessants, dans les nuages.
Premiers coquelicots sur les talus herbeux. S’accorder au rythme de la nature. Vivre en poésie.
- vendredi 18 avril 2008lien permanent
Jeudi à Paris, auprès d’Armelle, Sylvie, Emmanuel, Claude, Philippe, Edouard, Diane, Thibault pour l’Au Revoir à notre cher Jean.
C’est un grand bonheur que la vie nous a réservé d’avoir pu rencontrer Jean à jamais inséparable d’Armelle.
Il est une lumière qui brille et éclaire tous ceux qui l’ont approché.
Son amitié nous a bien souvent et pour encore longtemps réchauffé le cœur.
Il nous manque beaucoup, déjà.
Mais on retrouve son sourire dans le sourire de ses chers amours.
Et Il demeure !
- mardi 15 avril 2008lien permanent
Pause. Jachère. Ecoute. Silence de l’atelier. Animation dehors, jour de marché.
Onze heures à la cloche de l’église. Par moment le mistral, qui s’est levé, fait trembler la toiture.
Lassitude.
Fatigue.
Repos.
Jean, l’ami, est parti. Cérémonie jeudi. Prendrons le train pour Paris demain.
Une mouche noire inlassablement, va se cogner de la fenêtre au vasistas et du vasistas à la fenêtre. Pas d’issue !
Il ne fait pas chaud. Les arbres sont agités. J’ouvre la fenêtre et la mouche s’enfuit !
- mardi 08 avril 2008lien permanent
Une sauterelle,
Durant l’hiver,
J’hébergeai.
Un beau matin
Me dévora
Toute
Ma plantation
De Pervenches de Madagascar
Qui levait à peine.
Au dehors
Je l’expulsai.
Que je ne la revois
Jamais !
Une nouvelle plantation,
Viens de semer.
- lundi 07 avril 2008lien permanent
Impossible de retourner vers la piste du Dèves et la chapelle du hameau : un chaîne en barre aujourd’hui l’accès.
Assis au soleil, bien en contrebas, dans le paysage. Le vent froid parfois, forcit. La chaleur est agréable par moment.
Le paysage est assez désert, hormis quelques oiseaux et le murmure incessant du vent dans les pins.
Puis le vent soudain redouble de force.
- jeudi 03 avril 2008lien permanent
Le temps est radieux mais le Mistral souffle en bourrasques. Des nuages se hâtent vers le Ventoux. Le vent s’engouffre partout. Pas d’accalmie prévue pour les prochains jours.
Rien ne me tente pour l’instant.
Assis dans le petit camion, je me réchauffe.
Découvert la piste du Dèves, éloignée de tout, à l’écart, longeant un ravin à faire frémir.
Stationné près de ce qui a du être un hameau en ruine à présent, envahi par de hautes broussailles et des ronciers. Deux ou trois pans de murs résistent encore mais plus pour bien longtemps. Seule une petite chapelle attenante, enchevêtrée au milieu d’aubépines en fleurs, a gardé son toit. La porte est ouverte, de la paille propre recouvre le sol, mais l’ensemble est très abîmé. Les quelques vitres sont cassées et sur les murs noirs de moisi, d’innombrables inscriptions hâtent sa destruction. Paradoxe : usage et abandon, décrépitude et pourtant multitude de traces sacrilèges tristement humaines !
Tout autour, l’endroit est ceinturé par de hautes collines et le vent déferle dans ces forêts de pins accrochés à leurs flancs. La voûte du ciel bleu intense est traversée par quelques lambeaux de nuages qu’on pourrait presque prendre.
Malgré le vent et seulement quelques oiseaux, dans cette immensité, règne un silence profond, immobile, un silence des temps passés. Dans la vallée, seuls sont cultivés quelques oliviers et abricotiers.
Je m’aventure un peu plus loin, à flanc de colline, mais dois faire demi-tour, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Trop dangereux, avec si peu d’essence et l’âge de mon Toyota !
Rien fait aujourd’hui. Mais je reviendrai.
- mardi 01 avril 2008lien permanent
Assis au même endroit sous un ciel entièrement dégagé. Le vent ne s’est toujours pas apaisé. Des mouches me tournent autour.
Pas envie de peindre.
Fais une grande balade par les chemins au travers des vignes et des abricoteraies. L’air y est bon et parfois chaud.
En ce début de printemps, les fleurs de petits pissenlits commencent à tapisser les sillons de terre sèche entre les vignes. De ci de là, entre les parcelles, des touffes d’herbes bien vertes et grasses, éclaboussées du jaune de pissenlits plus gros, plus dodus, et délicatement piquetées de minuscules fleurs bleues.
Les bourgeons sont à peine visibles, sur les ceps. Les romarins sont lourdement chargés de leurs fleurs mauves délavées. Dans les arbres encore dénudés, des bourgeons verdâtres éclatent.
Un tracteur a repris son labour entre des oliviers et des abricotiers.
Le Ventoux est toujours sous la neige. Le vent, par moment, redouble de force.
Non, je ne crois pas que je peindrai aujourd’hui.
De retour au petit camion, me laissant aller à une certaine indolence.
Après un moment, observant le paysage devant moi, m’apparaît soudainement une couleur uniforme en laquelle se tient tout le paysage. Y baignent le ciel, la montagne, les arbres, la terre en jachère, le chemin…
Je me lance.
Pastel : « Au bord du chemin ».
- lundi 31 mars 2008lien permanent
Assis dans l’atelier, sans le désir de faire quoi que ce soit, dans l’écoute, la constatation de « ce qui est ».
Dehors le temps est nuageux, gris. Un soleil pâle semble par moment, se frayer son chemin. Il ne pleut plus.
15 h, lu un texte de K.
- jeudi 27 mars 2008lien permanent
De retour dans cet endroit familier. Le corps a besoin de se reposer, ne rien faire, assis dans le petit camion car dehors , le vent souffle et les éclaircies sont bien réchauffantes face à cette terre en jachère et la Combe St Amand.
Aucune activité dans le secteur, il y règne comme un certain abandon, un silence.
Plus à l’ouest, au dessus de la Combe, le ciel est bleu où des nuages devenus moutonneux et blancs vont se perdre.
Près du grand chêne mort, je n’ai pas envie de bouger.
Au dessus du Ventoux, un paquet de nuages se déplace assez lentement, paisible. Mis à part un oiseau esseulé ou le moteur d’un petit avion, seul le bruit du vent se fait entendre.
Une bande de motards harnachés de cuir et casqués, fait soudain irruption par un chemin, en pétaradant ; une bonne dizaine de moto-cross. Après leur passage, le paysage retrouve son calme bien que les bruits de ces puissantes machines restent dans l’air ou …le souvenir.
Comme par enchantement, les gros nuages gris se délitent en lambeaux libérant le ciel bleu.
Le paysage ensoleillé, toujours aussi immobile et silencieux, semble retrouver un peu plus d’animation. Un tracteur sillonne des vignes pour engraisser la terre, soulevant derrière lui un petit nuage de poussière.
Peindrai-je quelque chose aujourd’hui ? Je ne sais pas.
Le cloche de Piégon, dans le lointain fait entendre sa volée de coups annonçant midi. Le tracteur toujours imperturbable continue ses allées et venues. Mais après un moment il s’éloigne tout de bon, jusqu’à disparaître, laissant le champ à son silence.
Le fond de l’air est encore bien frais.
Bien plus tard, l’homme et son tracteur, reprennent leur activité et le vent n’a guère cessé de souffler.
J’installe mon chevalet à l’arrière du Toyota.
Pastel : « Neige sur le Ventoux ».
Le matériel rangé, assis au soleil, je m’attarde encore un peu.
En cette fin d’après-midi, le Ventoux est comme drapé d’une soie bleue aux reflets roses.
Tout est tranquille, paisible, comme retiré en soi.
- jeudi 20 mars 2008lien permanent
Le mistral a redoublé de force aujourd’hui. Impossible de s’installer quelque part.
Retour au même endroit qu’hier, face au Ventoux, immobile et comme saisi sous sa calotte blanche.
Il fait bon, le soleil chauffe dans mon petit camion chahuté par le vent nerveux. L’air est brumeux.
Je me repose.
Ce sont des armées de ferrailles et de fils de fer qui permettent aux ceps dénudés de tenir debout..
Trouvé enfin un petit endroit après une déambulation, et comme par miracle à l’abri du vent.
Ca souffle dans les pins !
Pastel : « Jour de Mistral. Pin au bord du chemin ».
- mercredi 19 mars 2008lien permanent
Devant une terre sèche et rocailleuse, à l’abri du vent, indolence ensoleillée de l’après-midi.
Pastel : « Terre en jachère au pied du Ventoux »
Sous un ciel immensément bleu, rafales soutenues de vent dans les arbres alentours et toujours, par ci par là, de temps à autres, quelques feuilles sèches roulant sur le sol.
Plusieurs coups de sirène de pompiers, au loin ; un feu ou un accident ?
Des nuages moutonnants s’attardent au sommet du Ventoux immobile, juste au dessus des bâtiments blancs et du pylône du Relais de télécommunications, droit et ancré comme un phare. Ils s’étirent et se retirent, se délitant et s’estompant peu à peu, s’effaçant du ciel bleu turquoise cependant qu’un petit nuage s’entête à persister de sa cotonneuse présence.
Malgré les hurlements du vent, tout baigne dans un profond silence, un air pur, délectable.
- mardi 18 mars 2008lien permanent
Retrouvé mes coins familiers et leur sauvagerie, après le « long temps » passé en Inde et les mille choses à régler après le retour.
Jour de mistral.
Les vignes ont été labourées. Echange amical de la main avec des viticulteurs qui achèvent une taille. Une vigne a été arrachée pour être sûrement replantée. Une très belle butte surmontée de quelques arbres a aussi disparu faisant place à une esplanade.
Ca n’a pas chômé durant les 2 mois passés !
La neige est encore bien installée sur le Ventoux.
Il fait chaud à l’abri du vent. Le ciel nu est un peu brumeux.
Pas de nouvelles feuilles sur les ceps tordus.
Partout ce vent froid souffle, malmenant tout sur son passage.
La floraison des amandiers est terminée. La nature s’est recroquevillée après cet avant-goût de printemps.
Celle des abricotiers semble n’avoir pas subi de dégâts en cette saison si périlleuse, ici, pour tous les fruitiers.
1° pastel de l’année : « Mistral printanier ».
A l’arrière de mon petit camion, je suis relativement à l’abri des bourrasques.
Pastel : « Jour de mistral face au Ventoux ».
Le feu a débroussaillé quelques talus épargnant les arbres.
Le 26 Février nous partions d’Auroville. L’hiver se terminait. Les noix de cajou s’apprêtaient à fleurir et à enchanter le village de leur senteur délicieuse.
- jeudi 27 décembre 2007lien permanent
Assis dans l’atelier, à ne rien faire. Pourtant ce n’est pas le travail qui manque, tant de pastels m’attendent. Mais le désir n’est pas là. Aucune volonté hormis celle de rester à l’écoute. Des éclats de conversations, des mobylettes pétaradantes, des voitures, des cancanements. Mais la présence du lieu reste comme impassible. L’atelier s’assombrit peu à peu en cette fin d’après-midi. Le thermor fait son office…Et voici peut-être venu le moment de présenter un pastel sur la planche de travail…Me laisser guider…Porter…
Pastel : « Coucher de soleil aux Saintes Maries »
Retrouver ce silence du soir, dans ce tout petit pastel.
Dehors le Ventoux reflétant à peine le rose pâle du couchant, s’apprête à disparaître dans la nuit, sous son manteau de glace.
- mercredi 26 décembre 2007lien permanent
Lendemain de Noël, dans l’atelier.
Dehors brume ensoleillée d’un jour fade. Peu de mouvement dans la ville étrangement déserte.
Le vent étant contraire, les rides sur l’Ouvèze remontent vers la source.
- samedi 22 décembre 2007lien permanent
Toujours un peu de mal à m’arracher du « monde d’en bas » : la galerie, pour le « monde d’en haut » : l’atelier qui est situé à 2 étages au dessus, sous le toit, pour y retrouver une certaine solitude dans laquelle je ne suis pas si mal d’ailleurs. Et prendre conscience ici, de la présence du dehors par la fenêtre, l’état du ciel par le vasistas : aujourd’hui bien couvert.
Jour maussade : parfait temps d’hiver. Tout semble stagner. La colline parsemée de quelques persistants, est rousse ainsi que les ronciers qui bordent la rivière.
L’hiver : un temps propice aux haïkus pour moi.
« Les plantes du jardin
tombent
et gisent, comme elles tombent » Ryokan (1758-1831)
M’attend sur le chevalet, l’église des Saintes Maries dans le ciel bleu, mais je ne me presse pas, prends mon temps pour goûter cette immobilité, que vient marteler la cloche de l’église qui sonne 11 h.
Cancanements des canards dans l’Ouvèze, agglutinés aux abords du Pont romain, en quête du quignon de pain providentiel. Ils vont et viennent, flottant sur l’onde glacée transparente bleue verte.
Quelques touristes semblent arriver pour les fêtes. Le boulanger bio part au Vietnam ces jours-ci, pour quelques vacances. Nous avons retrouvé 2 amies peintre et photographe de retour de Chine, enchantées de leur séjour. Des amis anglais vont se regrouper pour Noël dans leur résidence d’un village voisin. Et bientôt…ce sera nous qui nous envolerons pour l’Inde du Sud !
Tout bouge, voyage, change tout le temps.
La pluie commence à tomber. Quiétude dans l’atelier. Fin d’après-midi, le paysage s’enfonce dans une brume bleutée.
- vendredi 21 décembre 2007lien permanent
D’abord renouer avec l’atelier. Assis.
Soleil hivernal par la petite fenêtre.
Ca cancane dans la rivière !
Le vieux petit chauffage à résistance Thermor reprend du service, rougeoyant sa chaleur.
Renouer avec la lenteur infinie du jour et me replonger dans cette présence lumineuse du séjour camarguais.
Ici, là-bas.
Passé, présent…
- jeudi 20 décembre 2007lien permanent
Immobilité silencieuse du soir.
Tout semble s’être retiré en soi-même, figé dans le froid sec, saisissant qui persiste.
Pas de vent.
Les décorations de Noël clignotent et illuminent les rues désertes.
Dans l’atelier, je retrouve les pastels ramenés de Camargue. Tout est tranquille ici, paisible et chaque pastel qui passe sur le chevalet ressuscite les bons moments récents passés aux Saintes Maries de la Mer.
- mardi 13 novembre 2007lien permanent
Où aller aujourd’hui ?
Tout est si difficile d’accès, voire interdit à mon petit Toyota. Et le vent qui ne cesse de souffler !
Un violent coup de vent a arraché de ma planche, le pastel que j’avais presque terminé. Et l’a bien abîmé !
Pastel : « Au bord de l’étang ».
- lundi 12 novembre 2007lien permanent
Vent fort.
Lumière aveuglante du soleil sur la mer agitée.
Les vagues sont fougueuses.
Les drisses cinglent interminablement les mats d'alu.
Ca siffle et hurle de toute part.
Je suis installé, dans le petit camion, face au chenal en contre jour.
Aucun bateau n'entre ni ne sort.
Première matinée de peinture à Saintes Maries de la Mer. La gardienne de la Capitainerie a bien voulu m'ouvrir l'accès au rivage, habituellement interdit. Elle le fera avec beaucoup de gentillesse durant tout le séjour.
Premiers pastels:
"La plage",
"L'entrée du chenal".
Rares sont les silhouettes humaines qui s'aventurent dehors, en ce jour de tempête.
- lundi 29 octobre 2007lien permanent
Après, « Abricotiers en "fleurs" d’Automne », besoin de ne rien faire, me reposer, laisser être.
Très belle journée, presque pas de vent, chaud au soleil.
Parfois, retentissent quelques coups de fusil alentours.
- jeudi 25 octobre 2007lien permanent
Pas d’énergie. Plutôt fatigué, ce matin. Où aller ?
J’embarque tout de même mes affaires et me dirige là où le ciel est bleu…Emprunté un petit chemin puis jeté mon dévolu sur une vigne en contre-jour. Juste une vigne.
Pastel : « Vignes d’Automne près de Buisson. »
Assis sur ma chaise, me réchauffant au soleil ; au menu, le raisin grappillé hier. Excellent.
Le ciel s’ennuage. Je m’assieds dans le camion. Attendre de voir comment cela va évoluer. Dans l’i-pod, « Da Pacem » d’Arvo Pärt. Pathétique à pleurer.
Le vent s’est levé. Les nuages n’avancent guère. Plus de soleil mais des lambeaux de lumière ça et là, soulignant, un reste de ciel bleu.
Pastel : « Le chêne au bord du chemin ».
- mercredi 24 octobre 2007lien permanent
Pastel : « Belle journée d’Automne en Provence ».
Je ne sais pas trop où aller et pas trop non plus envie d’explorer…
A nouveau dans un site familier et sans regret !
Tranquillité et bonheur de peindre. Pas de vent, ciel entièrement dégagé, presque chaud. Je m’installe devant un petit mas planté dans un vallon aimable, loin du bruit de la ville, au pied des montagnes plongées dans la brume, plein sud et les vignes d’automne en contre-jour.
Quelques oiseaux sifflotent, conversant ça et là. Au loin, étouffés, on entend des sons d’animations diverses : trafic routier, tracteurs à la besogne… Mais ici, tout est profondément paisible, immobile…et se dore au soleil. Pourtant la météo annonce de la pluie pour tout à l’heure ! …Pour l’heure, pas un nuage en vue !
Grappillé quelques grappes de raisin laissées par les vendangeurs.
- mardi 23 octobre 2007lien permanent
Je ne sais ni trop où aller ni trop que faire. Je me retrouve après quelques déambulations, stationné dans un de mes endroits bien connus, du côté de Rasteau, au milieu des vignes, face aux Dentelles de Montmirail embrumées.
Il fait beau mais venteux.
Pas de désir de peindre. Je me repose, regarde. Puis…Pourtant…ce rien de ce lieu, j’ai envie de le peindre.
Pastels : « Du côté des Dentelles de Montmirail », « Vignes à Rasteau », « Après-midi d’Octobre ».
Trop de vent. Et le froid ne m’incite guère à rester. Je me rentre.
- jeudi 18 octobre 2007lien permanent
Vent parfois assez violent. Face au soleil à l’arrière, porte du coffre relevé, je suis relativement à l’abri et tente de saisir, à l’aide de mes pastels, ces vignes embrasées. C’est quand même du sport, la feuille de papier risque, à tout moment, le pire. Sans ce mistral rafraîchissant, il ferait plus de 30°C. Ca pince sur le devant des cuisses exposées au soleil. Bruissement des feuilles sèches, dans les vignes violentées. Echo sporadique d’un bi-moteur qui s’éloigne. Quelques lignes blanches d’avions, tracées dans l’immense ciel bleu pâle. Les nuages au dessus du Ventoux ont fini par disparaître. Je me remets à l’ouvrage ainsi qu’un tracteur au loin, de retour du casse-croûte.
Porté par la musique d’Arvo Pärt « Da pacem ».
Majestueux Ventoux assoupi.
Pastel : « Ventoux d’Automne ».
Des feuilles mortes roulent sur le chemin, emportées dans des nuages de poussière.
- mardi 16 octobre 2007lien permanent
Retour au paysage.
Douceur immobile muette, baume apaisant.
Encore quelques oiseaux et insectes.
Repos à l’arrière du camion. L’immensité du ciel s’ennuage légèrement mais il fait bon. Personne dans les environs. Un désert de vignes jaune-orangées, bordées de montagnes embrumées violettes.
Quelques échos d’avions qui, très haut, sillonnent le monde.
Premier pastel de reprise. Non, le cœur n’y est pas vraiment.
Il fait chaud jusqu’à transpirer !
Assis à l’arrière du petit camion. De chaque côté du chemin de terre qui semble mener au Ventoux, traversées par le soleil, les vignes sont belles. Du côté droit, elles sont plutôt vert-jaunes et du côté gauche, marron-rose-orangées.
Sur un tracteur qui laboure une vigne, un homme me fait un petit signe de la main en repartant.
Pastel : « Les vignes se dorent au pied du Ventoux ».
Mouvement d’ailes : un groupe de corneilles passe en coassant. Quelques mouches ne renoncent pas à vouloir se poser sur moi.
- vendredi 12 octobre 2007lien permanent
Janine me tanne pour un petit texte. Peu peint ces derniers jours, voire depuis quelques semaines. Avancé les quelques pastels en cours, pour me mettre à jour. Peint aussi quelques oignons et raisins.
La saison touristique touche à sa fin.
Le paysage s’est bien engagé dans l’automne et s’embellit peu à peu de tous ses ors. Il fait si beau que d’entendre, parfois, des oiseaux chanter si vaillamment, on se croirait au Printemps !
Peut-être une série de voyages de peinture, cet hiver. Tout d’abord en Camargue où une blanche maison de gardian au toit de chaume entre mer et étang, nous attend en Novembre. Et une grande aventure depuis longtemps rêvée : un mois en Inde, le Sud, Pondichéry, plus précisément, Auroville, la Cité de l’Aurore. Ville de l’utopie de 2000 habitants oeuvrant pour une vie harmonieuse. Nous voici donc dans les démarches préparatoires à cette belle rencontre : vols au meilleurs prix, guest-house à louer, passeports, visas etc…Les journées passent comme des flèches.
Se profile mon retour au paysage pour bientôt.
Dernière Minute : La vie envoie, à nouveau, sa lumière sur toute la famille et c’est Judith et Franck qui nous ont annoncé hier soir, que un petit bébé avait trouvé son nid bien chaud auprès d’eux. Nous nous réjouissons de la Bonne Nouvelle et je me suis réveillé ce matin futur papy Camille. Tous ces évènements se cristallisent pour nous propulser dans l’aube d’une ère nouvelle que nous croyons heureuse !
- vendredi 14 septembre 2007lien permanent
Non, je ne me sens pas disponible pour enseigner le pastel. Autodidacte je suis et reste.
Un ami est venu me solliciter pour donner quelques cours de pastel dans sa petite académie.
Pourquoi les personnes ne cherchent-elles pas par elles-mêmes ? Comme, après tout, je l’ai fait et continue chaque jour à le faire depuis plus de 30 ans. Personne d’autre ne peut voir ce que je vois, à ma place. C'est-à-dire discerner à tâtons.
Quelques recueils suffisent à fournir les rudiments de départ quant à l’utilisation du pastel.
Le reste…C’est peindre. Une démarche, une aventure, une recherche, une tension…
- jeudi 06 septembre 2007lien permanent
Petite escapade à Saintes Maries de la mer. Dépaysement au milieu des murs blancs flanqués de persiennes bleues ou vertes.
Retrouvé la Grande Bleue, les chevaux blancs dorés, les noirs et inquiétants taureaux de Camargue aux cornes en lyre. Assisté à une course et abrivado annoncés et ponctués par les cuivres d’une véritable fanfare et les airs du répertoire flamenco, espagnol, sans oublier Carmen. Tous les taureaux ont ramenés fièrement leurs cocardes au toril et ont surtout fait le spectacle en sautant allègrement les barrières de protections. La fin de saison doit expliquer cela car les raseteurs fatigués manquaient d’ardeur, d’audace et de vivacité.
Aussi, soirée flamenco, s’il vous plait, sur la scène d’une placette, entourée de petits restaurants bien sympathiques. Taureau au menu, bien sûr !
Ecouté le flot intarissable, d’un ornithologue du cru, grand amoureux de son pays, de ses traditions et …de sa bonne chère…Visite de quelques manades. Vu aussi beaucoup de flamants roses (des juvéniles avec le bout des plumes noir ).
Visité une magnifique exposition généreusement offerte par la municipalité en hommage à Yves Brayer et pu admirer ces touchantes huiles d'une Camargue peinte il y a 50 ans.
Evidemment, Sainte Sara la Noire, attendrissante, si frêle présence, comme vivante sous son diadème, sa cape de dentelles blanche étincelante de lamés scintillants, dans la chaleur de sa crypte obscure, veillée par mille bougies. Emouvants, ces pèlerins, chacun à leur tour, dans une confidence sincère avec elle, une conversation silencieuse, familière, affectueuse...
Grimpé le minuscule et raide escalier en colimaçon pour plonger dans l'éblouissante lumière de cette fin d'été et de cet immense ciel bleu pâle sans nuage. Du toit de cette église, on domine, sans entrave, les quatre horizons, la ville, la mer, les terres, les marais.
Je crois que nous retournerons aux Saintes ! A peine 2h de Vaison.
- samedi 01 septembre 2007lien permanent
Encombré et submergé de partout, j’ai, à vrai dire, peu peint. Les grosses chaleurs prennent fin et la saison estivale adopte un rythme de croisière. Tout est plus calme. Les enfants retrouvent le chemin de l’école. Et une bienheureuse disponibilité semble poindre.
- jeudi 23 août 2007lien permanent
Acheté de belles figues hier. Mais, rien à faire, je n’ai pu m’y mettre. Juste trouvé ½ heure en fin de journée pour me recueillir dans l’atelier.
Trop occupé, par le projet d’acquisition d’un camping-car. Effervescence ! Rechercher des renseignements, des modèles, des critères, des avis…Mon nouvel atelier nomade qui me permettra d’organiser des « campagnes de peintures » comme les marins pêcheurs préparent leurs campagnes de pêche ! Enthousiasmant ! La Camargue, l’Irlande, la Bretagne, la Grèce, le Ventoux …Enfin pouvoir séjourner et peindre dès l’aube et jusqu’au crépuscule dans le paysage même, et dans des conditions minima de confort et entièrement autonome. Un vieux rêve tout prêt de se réaliser.
- lundi 13 août 2007lien permanent
« Ca ne vous fait pas un peu de peine ? », me demande Mr P. qui vient d’acquérir des pastels. C’est vrai que cet attachement fait que l’on espère secrètement qu’ils ne partent jamais. C’est un évènement paradoxal, heureux et très mélancolique. Une grande pudeur signe le lien très puissant entre un artiste et un amateur d’art. On s’accorde reconnaissance mutuelle. Un cordon se coupe libérant d’autres créations. Une adoption donne à l’œuvre son envol et sa maturité, après parfois, des années près de nous. Les larmes souriantes des parents qui marient leur enfant !
Aujourd’hui aussi, merveilleux déjeuner-break, avec Isabelle et Jean-Michel qui m’ont apporté les blanches boites des précieux pastels Roché. Un rendez-vous d’Août devenu familier et qui représente pour moi, l’occasion de manifester à Isabelle ma profonde admiration et ma reconnaissance pour son sacerdoce envers le pastel et les pastellistes. Elle représente la fine pointe de cette flèche d’excellence qui vient de l’aube de XVIII ° siècle et brille encore, par ses soins de toute sa lumière. Et, Dieu sait les sacrifices consentis sur l’autel des outils de la passion !
On espère que ce XXI ° siècle, qu’un augura « spirituel », ne soit pas le fossoyeur d’un savoir-faire si parfait et si humble. L’heure est grave…
- dimanche 12 août 2007lien permanent
Ouvert à tous les mondes, me contentant d’être, jouir de l’instant.
Cette phrase de Goethe dans « Les souffrances du jeune Werther » : « Je n’ai jamais aussi bien peint que depuis que je ne peins plus. »
Quelques nuages blancs, paisibles, défilant dans le ciel bleu qui s’encadre dans la porte ouverte.
Dehors, du monde, des voix, de l’animation. On commente la catastrophe de 92. On s’amuse des canards de l’Ouvèze qui cancanent à l’encan espérant un quignon de pain. On les compte et recompte. Ils ont élu domicile de part et d’autre du Pont Romain et un vieil homme sympathique et malicieux arrive sur sa mobylette 2 fois par jour pour les nourrir de brassées de croûtons, en les appelant : « Kii, Kii, Kii, Kii, Kii… ».
Personne dans la galerie. Si peu de visiteur cette saison. Le temps semble suspendu. Tic-tac d’une minuterie. Janine, debout prépare des cartes postales. C’est le retour de la chaleur. Elle relance le ventilateur tournant.
On est bien. On ne parle pas. On se repose. Apesanteur dominicale.
- vendredi 10 août 2007lien permanent
Solitude de l’atelier. Animation dehors. Beaucoup de touristes. Mistral puissant. Je m’assieds en silence. Lumière claire du soleil par la fenêtre. Le ciel est complètement dégagé. Une paix de fin d’après-midi, comme une bénédiction. Les arbres sont fouettés. Les toitures grondent. La porte de la galerie est ouverte. Peu de monde en franchi le seuil.
Je ne peux peindre que peu de temps chaque jour. Je l'accepte, je m’adapte et garde l’atelier comme on garde la chambre. Tout est si paisible, en recueillement !
Lecture à voix haute pour Janine : « La seconde lumière » de Gilles Baudry.
Chaque pastel, un état de grâce. Une offrande. Une terre. Un temps. Un souffle. Un parfum. Un frisson.
Une vie.
- jeudi 09 août 2007lien permanent
Cette belle et triste journée de furieux mistral qui emporte tout, est pour Martine J., qui vole dans l’Autre Bleu de l’Autre Vent.
- vendredi 03 août 2007lien permanent
Jour de mistral furieux. Un vent à décorner des bœufs !
Tant pis ! Je me laisse aller sur les pastels à terminer en atelier. Peut-être suis-je devenu fou !
Janine trouve cela très intéressant. Est-ce le début d’une nouvelle ère ? A suivre.
Se laisser aller à donner libre cours au caractère sauvage exprimé dans certains pastels « premiers »peints dans l’âpreté de cet été 2007 : folie, mouvement, violence des éléments, couleur… Sans perdre le contrôle de l’ensemble ! La vie n’est pas un long fleuve tranquille…et pourtant elle l’est.
- lundi 30 juillet 2007lien permanent
Assise silencieuse dans l’atelier.
Dehors le mistral souffle en tempête fouettant tout sur son passage. Il s’engouffre en gémissant dans la moindre anfractuosité. Parfois même la maison tremble sous ses coups de boutoirs. Les arbres qui bordent l’Ouvèze, malmenés par les rafales, s’illuminent du dos argenté de leurs feuilles.
Pas le désir de peindre.
Difficile période d’adaptation au travail d’atelier après tous ces mois passés dans le paysage.
Il fait chaud.
L’absence…
Ce moment crucial me fait penser à la porte étroite des Evangiles. Parfois m’effleurent, le doute autodestructeur, l’angoisse, les noirs corbeaux, le désastre « àquoiboniste », la tentation du renoncement.
Péché d’orgueil !
Et pourtant tout est là, présent, vibrant, la lumière, la vie, les noirs corbeaux…
L’absence est une présence.
Et si le non-désir était désir ? Pas seulement « mon » désir ?
Se maintenir dans l’attention à la juste tension.
Dehors des enfants crient, braillent, pleurent, énervés.
Et tous ces pastels ramenés ces derniers mois, n’attendent-ils pas d’être terminés ?
- vendredi 27 juillet 2007lien permanent
Retrouvailles heureuses avec l’atelier ! Son silence si rassérénant, magique, troublant, stimulant et rassurant.
Huis clos intime avec l’âme des choses qui m’attendent toujours patiemment, paisiblement, immobiles. M’accompagne aussi, dans l’encadrement du vasistas du nord, la présence de ce pignon familier de la maison voisine, qui plonge dans le ciel bleu et s’illumine du soleil de l’ouest. Me nourrit, aussi, la vue si bucolique de l’Ouvèze, la falaise abrupte de la cité médiévale, et plus loin le manteau vert de la colline boisée, la carrière ocrée de l’ancienne chaulerie. Paysage vivant et immuable dans le cadre de la fenêtre du sud.
Quelques projets de peindre cet enchantement..j'espère…
Il commence à faire trop chaud dehors et ma présence est souvent souhaitable à la galerie.
- vendredi 20 juillet 2007lien permanent
En quelques traits se laisser aller à l’essentiel, comme je le sens, dans une économie de moyens.
Est-ce bien, est-ce mal ? A voir.
En tout cas je suis mené dans ce chemin là et il n’y en a pas d’autre aujourd’hui. J’ai presque l’impression de faire n’importe quoi. Expérimenter. Développer.
Comment exprimer le Tout du lieu qui m’accueille ? Son ambiance, sa légèreté, cette globalité dans laquelle tout est fondu ; les éléments, le ciel, la terre, le brin d’herbe, la pierre, le débris…
Commencer par ne rien faire.
Le vent se lève puissamment et cela n’affecte en rien le concert cigalien.
Allongé à l’arrière du Toyota, dans ma « case », garé sous les pins, je ne fais rien et contemple les choses qui vont leur cours.
- jeudi 19 juillet 2007lien permanent
Pastel : « Oliveraie près de Piégon » peint d’une manière tranquille, aisée, sans rien forcer. Je n’en suis pas trop mécontent.
- mercredi 18 juillet 2007lien permanent
Le taon assoiffé vole en tous sens, véloce, nerveux, autour de moi, comme un karatéka qui cherche à sidérer son adversaire. Je me tiens absolument immobile et aux aguets et je le vois, soudain se poser à proximité.
Boum !...Un coup de serviette et c’en est fini…de celui-là.
Pastel : « Oliveraie à Piégon ». Travail acharné comme pour déblayer le « terrain ».
Le petit vent est bienvenu. Il fait dans les 33 °c, sous les grands arbres où je suis garé. Un papillon, comme celui de Vinsobres, me tient compagnie.
- vendredi 13 juillet 2007lien permanent
Ce matin je suis au bord de l’Ouvèze. Mon dessin est à peu près en place lorsque 3 jeunes garçons arrivent avec un bateau en plastique, en maillot de bain et commencent à jouer dans l’eau à quelques pas de moi, dans mon champs de cadrage. Je m’éloigne un peu sous l’ombre des saules. L’eau s’écoule, doucement en glougloutant sur les cailloux. La température est idéale. Les cigales chantent dans les peupliers et les aulnes environnants. Je ne suis pas trop contrarié, à vrai dire. Je ne suis pas prêt pour peindre. Même un autre point de vue. Et je reste là, assis, à me reposer.
Les enfants s’agitent et crient dans l’eau, à l’endroit où la rivière a créé un bassin naturel qui sert de baignade sauvage. Ils délaissent l’endroit un moment mais sans doute, reviendront-ils bientôt. A l’ombre bienfaisante, je demeure seul en compagnie des arbres, du clapotis de l’eau, des cigales. Un vieux pêcheur frêle qui s’aventure avec une précaution de héron, dans le coin, doit se résigner : c’est le retour des gamins qui en plus, commencent à jeter des pierres dans l’eau. D’autres familles arrivent aussi avec des enfants armés d’épuisettes. Après un long moment passé là, je m’en retourne. Non. Je n’ai pas le cœur à peindre !
Moment toujours vécu comme un désastre. Mais, grâce à Dieu, je me requinque et à nouveau repart et me prépare à l’accueil.
Des amis sont venus à l’atelier et je n’ai pas vu l’après-midi passer ! C’est déjà le soir avec sa si délicate atmosphère de recueillement.
- jeudi 12 juillet 2007lien permanent
Le produit qui me protège des insectes piqueurs pue la « chaussette pourrie », dit Janine, qui, tout en m’aidant à transporter mon matériel au Toyota, me conseille d’y aller « tranquillou, tranquillou ».
Trouvé un endroit à l’abri du vent. Vite dit ! Le mistral souffle en tourbillon et vous assaille de tous les côtés à la fois. C’est un lieu, que j’ai déjà peint mais que je vais découvrir autrement.
Attendre.
Regarder.
Ecouter.
Laisser venir un format, un cadrage. Et en définitives les choix se sont imposés comme d’eux-mêmes. Et tout à fait inattendu. J'en suis émerveillé.
Pastel : « Lavandes aux pieds du Ventoux ».
Et, peut-être pour la dixième fois dans d’i-pod, « La terre vue du ciel » de Yvan Amar.
Sous le souffle, toute la nature s’active, ondule, balance, s’agite, frétille, vibre, danse à l’unisson accompagnée par le crissement incessant des cigales, le bourdonnement lancinant des abeilles, le vent dans les feuillages. A peine quelques traînées de nuages qui s’effilochent et disparaissent dans le ciel vert.
Les montagnes, elles, reposent en paix, souveraines, accompagnées de la ferme sur la colline et la maison solitaire dans le vallon.
J’ai somnolé à l’arrière du petit camion dans lequel il fait une bonne température : 30°c.
Le vent forcit, la météo s’est un peu trompée !
- mercredi 11 juillet 2007lien permanent
Ne pas se laisser envahir par de mauvaises pensées. Ne pas se comparer à d’autres peintres. Rester calme, concentré, à l’intérieur de l’écoute, de Cela, qui est la Nature au cœur de la quelle je suis en réalité, même si mon esprit vagabonde et se perd. Revenir toujours et toujours au silence et au vide partout présent.
- mardi 10 juillet 2007lien permanent
Le mistral souffle toujours aussi fort. Le temps s’est sérieusement rafraîchi. J’ai vu plusieurs personnes en anorak. Je vais peindre dans le petit camion, installé à la place passager, comme en hiver par temps froid ou pluvieux. L’important est de trouver le bon point de vue et l’endroit où se garer. Et ce n’est jamais simple mais plutôt sportif dans ce si petit habitacle!
Comme autant de myriades de minuscules projectiles, volant à l’horizontal, les abeilles sont, elles aussi, sacrément malmenées par le vent et les bestioles sont obligées de s’agripper et se plaquer au sol pour pouvoir résister.
Non. Pas terrible aujourd’hui ! Plutôt découragé. Remise en question. Tête envahie par de noirs corbeaux…
- lundi 09 juillet 2007lien permanent
J’ai besoin de revenir près du vieux chêne de Vinsobres et le peindre, encore. Mais je suis trop fatigué et le vent ne s’est toujours pas apaisé. Sieste. Bonne sieste à observer chaque jour. Le mistral redouble de force. Je vais donc me chercher un autre coin.
Vent dans les pins. Les nuages dans le ciel bleu changent si vite !.
Nouveau papier. Je crois que ce n’est pas si mal. Il m’oblige à peindre plus enlevé.
Je cherche la cigale que j’entends, sur le tronc du pin. Je ne la trouve pas.
Par terre, je découvre un crayon cassé. Un autre peintre sans doute, au même endroit que moi.
- vendredi 06 juillet 2007lien permanent
Les bestioles me persécutent.
Le vent n’est pas mon allié.
Le Ventoux est indifférent.
Je me suis débrouillé. Dieu merci ! Je terminerai en atelier.
Un coup de vent a tout fait valdinguer : la planche qui n’était pas arrimée, le pastel ! Pas trop de dégâts.
Et toujours ces garces de bestioles si futées ! Mais jusque là tout va bien. La paysanne, dans les rangs de lavandes, prépare la récolte imminente en arrachant les mauvaises herbes. Elle dit que les machines de maintenant font tout tomber dans une benne qui commence déjà le travail de transformation. Ca n’a plus le charme des bottes qui restaient un temps dans les champs. Elle dit aussi qu’elle avait des abricotiers qu’ « on » lui a demandé d’arracher pour planter des vignes. « On » va maintenant la payer pour arracher ces mêmes vignes !
- jeudi 05 juillet 2007lien permanent
Après quelques tergiversations à cause du vent puissant et fou, je me décide à prendre le risque de peindre à l’arrière du camion, dehors. Il faut se protéger des frelons : un nid ne doit pas être très loin. Plusieurs me rendent visite et j’espère que ce n’est pas le nouveau produit protecteur qui les attire ! Déjà vécu, il y a quelques années à Allan, une attaque d’abeilles qui avaient dû identifier des phéromones ennemies. Piqué à la paupière, je l’ai échappé belle. Après vérification mon produit n’indiquait pas que la protection s’étendait aux abeilles. Bien lire ce que les notices disent et plus encore, ce qu’elles ne disent pas !
Il faut aussi anticiper les rafales qui, réussiront pourtant à m’embarquer le chevalet le bref instant où mon attention était portée ailleurs. Heureusement j’avais pris la précaution d’enlever la planche à dessin : le pastel est sauf !
Pastel : « La colline de Vinsobres ». On pourrait titrer aussi : « Safari à Vinsobres ».
- mardi 03 juillet 2007lien permanent
Jour de marché animé à Vaison.
Retrouvé le calme de l’atelier sous les toits. Un peu de soleil par le vasistas. Réorganiser mes caisses de pastels. Faire le point des couleurs manquantes. Préparer des commandes jubilatoires et…des factures douloureuses !
- vendredi 29 juin 2007lien permanent
Le choeur des cigales est établi. Toutes chantent sans discontinuer, à l’unisson. L’été est bien là. Les Juilletistes arrivent. Des fenêtres fermées toute l’année s’ouvrent. Les abricots parfumés, juteux, sucrés se récoltent. Les terres ocrées sont éblouissantes de lumière, les ombres des arbres bleuissent sur les chemins. Le feuillage des vignes vert jaune se dore au soleil et l’été ne fait que commencer ! Les lavandes embaument, les abeilles s’activent inlassablement pour le délicieux miel blanc de lavandes à venir. Tout le monde est content.
A peine arrivé, il faut gagner la paix de son territoire contre les taons féroces. Dommage que celui-ci se soit echappé à temps, il aurait impressionné Janine. Je viens de me faire avoir par une saloperie de petit teigneux : petite piqûre à l’épaule à travers la chemise pleine de produit répulsif pourtant. Et heureusement, car ce sont des hordes qui cherchent à se jeter sur moi, mais sont cependant tenus à distance. Et malgré tout : Pastel : « Le Mont Ventoux à Vinsobres ». Je remercie car le bas de mon pastel a bien failli mal tourner !
Une voiture s’arrête à proximité. Quelqu’un vient près de moi. Non, ce n’est visiblement pas le propriétaire du champ. Il me dit bonjour. Je le regarde et hoche la tête à mon tour. J’attends. Il a peut-être quelque chose à me dire. Une ou 2 secondes comme ça à se regarder, puis en souriant il dit quelque chose comme « Nixte. » qui s’adresse à sa femme. Il a un appareil photo à la main. Non. Il ne désire rien. Juste regarder. Ils repartent.
Déjà 15 h et pas encore cassé la croûte ! (C’est Janine qui va être étonnée !) (ndj : en effet !). A l’abri, dans le Toyota ; au menu : abricots et pêches.
Un très joli papillon est venu me témoigner son amitié (message ?). Il reste un bon moment à me tourner autour. Il se pose même sur moi et, pas sauvage du tout, se laisse aussi caresser !
Il commence à faire bien chaud. Je regarde mon paysage en mangeant. J’aimerais exprimer ce que je vois par la simplicité du geste unique. Sans fioritures. Faire corps avec le paysage, cette présence merveilleuse, cette quiétude.
Mon papillon est de retour!
Peindre le silence bienfaisant de l’ensemble...Rester dans l'accord avec toute cette beauté. Surtout ne rien forcer. Léger...
Pastel : « Lavandes à Vinsobres ».
Je commence à être content. Op ! Mon ami le papillon me surprend à nouveau…Enjoué! Le Ventoux assoupi, peu à peu, se retire dans une brume de chaleur.
La terre et les couleurs sont magnifiques, mais je crois que je vais m’arrêter là pour aujourd’hui.
Merci !
A l’ombre du camion, sur la chaise, je profite du repos et revoici mon copain papillon qui voltige ça et là et revient!
Emouvant.
- jeudi 28 juin 2007lien permanent
Dans des conditions assez difficiles de vent, je suis parvenu à mettre en place un triptyque : Pastel : « Triptyque Pastel Provence ».
Le mistral souffle en rafales anarchiques. C’est parfois intenable, ces tourbillons brusques et brutaux qui vous giflent méchamment. Il fait beau mais chaud. La planche à dessin est pourtant bien arrimée par un tendeur, les feuilles pincées et punaisées et malgré tout le vent s’engouffre en dessous et les pousse à s’envoler ; il faut sans cesse réajuster les pinces et faire gaffe au chevalet aussi. Ca souffle de tous les côtés à la fois et les nuages arrivent !
- mercredi 27 juin 2007lien permanent
Très peu peint aujourd’hui. La nature est magnifique mais me manque l’énergie du désir. Le feu intérieur. Je me régale en contemplation. J’en profite pour faire du repérage et me réchauffer au soleil. Et de toute façon, il y a encore beaucoup de vent pour planter le chevalet dehors.
- mardi 26 juin 2007lien permanent
Mistral très violent. Je terminerai en atelier. Pastel : « Lavandes à Vinsobres ». Il fait bien frais en plus.
Un groupe de peintres disséminé parmi les lavandes, aussi, se presse de lever le camp et se réfugie à l’abri d’un petit vallon.
Je ne sais pas ce qui me fait tenir. Tout est perdu depuis le début. Je laisserais bien tout tomber !
Est-ce l’atmosphère du lieu ? Est-ce d’avoir mis mon pastel au soleil pour me rendre compte de ce que je faisais ? Me voici tout à coup ébloui par les bleus du ciel ! Et encouragé à m’accrocher. Sans le vouloir j’ai la main heureuse en prenant un certain bleu-vert magnifiquement complémentaire avec le feuillage des vignes que je n’arrivais pas à monter en lumière depuis le début. C’est au contraire un ton bien au dessous qui éclaire tout à coup, ce vert que je trouvais si terne. C’est aussi en mettant le pastel au soleil que les tons de la terre se mettent à rayonner. Aidé aussi par la magnifique, exceptionnelle yeuse, à 5 troncs en corbeille qui offre une si large et généreuse ombre bienfaitrice les jours de canicule.
J’arrête là, je terminerai en atelier. Je n’ai plus envie de peindre…ni de partir. Je me sens bien, là, à l’abri du vent, « vue imprenable sur Vinsobres et le Ventoux ».
- lundi 25 juin 2007lien permanent
Pastel : « Ca bourdonne fort dans les lavandes ».
Suggérer le sujet, l’atmosphère, la couleur, la lumière, le merveilleux du temps, d’un tout petit bout de monde. «Il ne faut pas tout mâcher », me disait il y a plus de 20 ans, Jean-Pierre Le Bras, « celui qui regarde doit faire un travail ».
Non loin de là, dans une ferme voisine, un coq chante sa victoire.
Tué des dizaines de taons, des petits et des gros, qui sont armés d’un aiguillon d’un demi centimètre.
Moi qui ne rêve que de prendre mon temps ! Je ne peux m’empêcher de peindre vite, avec une sorte de frénésie même. Peut-être à cause du vent omniprésent, qui tonifie l’air, ou de cette lumière énigmatique qui modifie sans cesse les couleurs et que je suis obligé de poursuivre pour tenter de les saisir, souvent justement dans le feu du mouvement, à mon insu.
- vendredi 22 juin 2007lien permanent
Difficile à accepter et pourtant je n’ai pas le choix ! Le papier matière dont je me sers depuis une dizaine d’années ne se fabriquera plus. L’usine a déposé le bilan ! Pauvre de moi ! Seul papier satisfaisant pour travailler dans le sud brûlant et sec, sans subir de déformation, même après plusieurs heures au soleil, permettant une bonne accroche du pastel et offrant le rendu d’une bonne texture. J’ai réussi à en dénicher quelques dizaines de feuilles, des fonds de tiroirs, mais, dorénavant, il va falloir songer à se mettre en recherche.
- jeudi 21 juin 2007lien permanent
Le temps des lavandes vers Vinsobres est revenu et mes séjours quotidiens là-bas aussi. Je m’installe à l’ombre des arbres qui longent un chemin bordant les champs de lavandes. Mais au bout d’un moment quelque chose me pousse à explorer d’autres endroits. Je retrouve des lieux plus ou moins familiers où j’avais coutume de planter mon chevalet les années précédentes. Le paysage change doucement. Là une variété de lavandes mauve clair a été arrachée qui jouxtait une autre plus violet soutenu. Dommage ! Ici (et c’est définitif) ce sont de jeunes abricotiers qui grandiront.
Les pastels peints sont les témoignages, désormais, de ces temps révolus.
Ailleurs, toute une collection de différentes lavandes vient d’être replantée. Il faudra des années pour qu’elles soient aussi belles que les énormes rangs qui les ont précédées. Mais je découvre alors, la terre nue si colorée qui attire mon attention. Pastel : « La vieille abricoteraie ».
J’ai bien fait de braver l’interdit, en passant par-dessus la chaîne barrant le chemin d’un cabanon transformé en résidence secondaire « vue imprenable sur Vinsobres et le Ventoux ». Absolument superbe ! Tout est fermé. Je reste vigilent et me dépêche même de peindre…Et voilà qu’un tracteur monte jusqu’à moi. Un viticulteur labourant ses vignes. Rencontre très sympathique. J’apprends du coup le nom des propriétaires du cabanon, le sien aussi et son autorisation qui m’est gentiment accordée de peindre sur ses terres. C’est plus rassurant.
Je suis souvent émerveillé de voir le tableau se mettre en place, le ciel se parer de bleu, les nuages se moutonner au dessus du Ventoux qui prend place entre ciel et terre, par la magie de la matière des Pastels Roché fait d’une multitude de grains cristallins purs! Fascinant et incroyable d’assister, comme spectateur, au paysage en train de se peindre ! Je me sens alors saisi, impressionné par ce que je vois et ressens, suspendu dans une extase puis tremblant de peur de tout gâcher en poursuivant.
- mercredi 20 juin 2007lien permanent
Retour du temps des lavandes. Les temps changent…Le petit chemin où j’avais coutume de me poser, à l’ombre du grand chêne, profitant d’une belle vue, est dorénavant interdit de circulation. Un panneau a récemment été planté. Mais, après une visite à la propriétaire, il n’y a aucun problème et l’autorisation m’est donnée de m’y installer pour peindre. Sympa !
Premières cigales. Ca bourdonne à qui mieux mieux dans les sillons ; les abeilles bossent…
Pastel : « A l’ombre du grand chêne à Vinsobres ».
Dans les oreilles, l’ album « Lift your skinny fists like antennas to heaven » qu’ Antoine vient de nous faire connaître ; étourdissant, lancinant, étonnant , du groupe « Godspeed you black emperor ! ».
Trouvé un trèfle à quatre feuilles sans chercher. Puis un deuxième.
Peins directement, sans dessin, avec les somptueux pastels Roché. Un régal !
Mais voilà ! L’aventure est toujours risquée et s’ensuivent 2 tentatives infructueuses… Je crois que ce sera fini pour aujourd’hui. Une voiture s’arrête près d’ici. Une dame en sort, fait des photos de lavandes et vient vers moi. Me salue plusieurs fois. C’est pas le moment ! Elle n’insiste pas continue ses photos et s’en va. Je regrette de ne pas l’avoir regardée. Peut-être cherchait-elle son chemin ! Je reste un peu honteux…
- mardi 19 juin 2007lien permanent
Devant la beauté de ce bouquet de roses saumon, acheté pour la fête des pères, Janine a émis le désir que je les peigne. Elles ont déjà quelques jours et je ne suis pas ravi car elles dépérissent à vue d’œil par cette chaleur.
Pastel : « Roses aux cerises »
- lundi 18 juin 2007lien permanent
C’est en versant, Dimanche, des cerises napoléon dans une assiette pour le déjeuner de midi, qu’émerveillé, j’ai projeté de les peindre et m’y suis attelé.
Pastel : « Cerises napoléon »
- dimanche 17 juin 2007lien permanent
Se sentir un peu dépouillé aussi lorsqu’un tableau assez central est parti…Il était comme un repère, une présence familière bienveillante et bénéfique. On s’habituait à le rendre au jour tous les matins en ouvrant la galerie.
Mais voilà ! Il suit son aventure sous d’autres yeux, qui l’aiment et respirent désormais avec lui.
Un nouveau pastel, ici sort de l’ombre et prend sa place au centre du mur.
C’est une redécouverte qui ouvre tout une réflexion. Et ça fait 40 ans que ça dure…
- vendredi 15 juin 2007lien permanent
Emu, toujours des tableaux que l’on m’achète. Je me remémore, alors, l’endroit, la vue, l’atmosphère, le moment passé en solitude. Il y a de cela un an exactement, pour celui d’aujourd’hui, à la même saison, à Vinsobres.
- jeudi 14 juin 2007lien permanent
Besoin de détente, de repos, d’écoute. N’ai, en définitive, rien fait aujourd’hui.
- mercredi 13 juin 2007lien permanent
J’aimerais faire chanter plus franchement les couleurs, peindre d’une manière plus détachée, enlevée, simple, libre. Peindre frais !
Pastel : « Fenêtres de l’atelier ».
- mardi 12 juin 2007lien permanent
Bien obligé maintenant, à cause du cadrage, de peindre assis au sol, pour faire entrer dans la composition à la fois l’encadrement de la fenêtre, la porte-fenêtre, le balcon, la falaise, la cité médiévale, l’église, le ciel bleu…
Pastel : « De la fenêtre de l’atelier».
- samedi 09 juin 2007lien permanent
Les hirondelles et tous les oiseaux s’en donnent à cœur joie dans cette nature aimable. Les nuages qui semblent immobiles changent continuellement de forme au dessus des collines aux pieds desquelles les maisons sont comme ancrées, à quai.
Au Pont Romain, un peu d’animation. Tout prend son temps.
Rues ensoleillées, blanches et désertes de Vaison à cette heure de sieste qui ne m’encourage guère à peindre !
Alors, je reste tranquille, assis devant la terrasse…Une scène.
Pastel : "Terrasse de l’Atelier en Juin ». Je sais, moi, que ce n’est pas « génial » comme le dit Janine. Mais son enthousiasme m’encourage tellement. Je devrais pouvoir faire mieux ! Merci pour cette chance.
Au fond, le but ultime serait « l’enchantement », peut-être.
- vendredi 08 juin 2007lien permanent
Alors que je quittais l’atelier et me dirigeais vers La Vallée de La Rouvière pour terminer ma semaine, un bref coup d’œil dans le rétroviseur me fait apercevoir la beauté de la Cité Médiévale plongeant dans le ciel bleu. Je m’installe près d’un figuier et d’un tilleul en fleurs qui embaument délicieusement tous deux, ces petits jardins si bucoliques, le long de l’Ouvèze qui se hâte lentement sur les galets. Les oiseaux chantent leur bonheur. Quelques voisines s’arrêtent et l’on devise agréablement. Le temps est beau et pas trop chaud ce matin.
Après-midi très chaud. J’ai migré de l’autre côté du Pont Romain, en aval pour un superbe point de vue mais, en plein cagnard.
Pastel : « Vaison la Romaine ». Une honte comme j’ai travaillé ! Un cauchemar que je m’impose dans cette fournaise. Prêt à craquer. Je ne m’en sors pas. A 2 doigts d’abandonner. Inadéquation totale avec mon sujet. Pressé d’en finir. Impatient de rentrer. Très peu à l’écoute. Un respect à minima. Je ne suis pas disponible, tranquille, en relation, en échange…Pour finalement fuir vers l’ombre bienfaisante du bord de la rivière.
Les feuillages se balancent et frissonnent en tous sens. Il fait bon enfin ! Quelques canards, en cancanant, à la queue leu leu, vont et reviennent, jouant à glisser dans le courant, sans affoler les gros poissons indifférents. Sur une bande de galets au milieu de l’eau, une grue cendrée vient de m’apercevoir. Elle en reste comme figée, m’épiant, immobile, un très long moment. Ca coasse, ça stridule, ça siffle, ça bruisse, ça suit son cours. Silencieusement, des grues cendrées volent lourdement au raz du flot. Dans les oreilles, la flûte de Franck Labiste sur mon i-pod. Le bonheur au bord de l’Ouvèze.
A mon insu, je réalise que de cet endroit, plus frais, agréable, le point de vue n’en est pas moins intéressant, même si je n’ai pas l’ensemble, c’est vrai si beau et classique de la cité médiévale avec le Pont romain, le Ventoux au fond, la ville provençale et la colline de la Vierge Noire. Il est si agréable de rester là que je m’attellerais bien à travailler les variétés de petites feuilles, leurs couleurs nuancées à l’infini, leurs lumières chatoyantes, leurs vibrations dans la brise.
Une leçon !
- jeudi 07 juin 2007lien permanent
Je suis souvent déçu en revoyant les pastels que je viens de peindre. Je n’éprouve plus le même enchantement des couleurs. J’éprouve le besoin de les retravailler en atelier.
Je ne pensais pas revenir dans cet endroit aujourd’hui, ni me mettre si vite au travail. Tout est suspendu, captivant. Il commence à faire chaud. Les bestioles s’activent. Est-ce le même oiseau qui chante ? Les taons se jettent sur moi effrontément. Qu’ils n’insistent pas trop, s’ils tiennent à la vie ! Je ne me dépare jamais d’un tissu qui me sert à les empêcher de nuire.
Pastel : « Vallée de la Rouvière face à Mérindol les Oliviers ».
Je prie Marie La Vierge en travaillant : « Sainte Marie…. Sancta Maria Ora Pro Nobis… ».
L’oiseau solitaire chante toujours.
C’est l’heure du repas. Tout pousse à l’indolence…sauf pour les insectes !
Je changerais bien d’endroit, mais ne sachant lequel je m’installe dans ma « case Toyota » pour la sieste. Plutôt brève !
Nouveau sujet à quelques mètres. L’oiseau qui s’était tu lui aussi, remet ça.
Pastel : « Après-midi de Juin aux pieds du Ventoux ».
Et l’oiseau chante toujours ! Ils sont à présent plusieurs qui se répondent dans la nature impassible. Quelle beauté !
Rangé le matériel pour une promenade.
Chaque jour je m’émerveille des Pastels Roché. Une gamme chaude et dorée qui me fait penser à Gauguin. Il y a un rayonnement tout à fait exceptionnel à cette marque d’une fabrication tout à fait naturelle, sobre, aristocratique. Un régal ! J’utilise aussi d’autres couleurs de marques différentes, tout aussi belles, très respectables, mais les Roché restent et resteront incomparables. Merci Isabelle.
Pastels : « Les montagnes de Nyons ».
Le ciel s’est dégagé. Suée garantie !
Fin d’après-midi. Temps magnifique.
Je m’en retourne.
- mercredi 06 juin 2007lien permanent
11h. La cloche résonne au loin, dans la brume. 2 fois.
C’est la couleur de la terre qui m’a attiré. Je crois que je vais m’y mettre.
Pastel : « Après la pluie, dans la vallée. »
Tout est calme et paisible et l’oiseau chante toujours avec autant d’ardeur. Il semblerait que le soleil soit sur le point de percer. Le pastel s’est peint avec aisance, fluidité, comme si le paysage s’était laissé faire et déposé, lui-même, sur le carton.
Les apparitions du soleil sont cognantes.
La gente insecte se réactive en tous sens. Je suis plus tranquille après m’être pulvérisé de produits protecteurs.
Me voici, là, bien paisible, devant 180° d’horizon crénelé de montagnes, assis sur ma chaise, seul, au milieu des vignes.
…Il se met à faire très chaud et je rentre dans le camion.
…Le Ventoux est noyé à présent dans de gros nuages sombres, très menaçants. Là bas la pluie doit s’abattre en dessous. Ici les feuillages commencent à s’agiter.
2 pastels : « Ca tourne à l’orage autour du Ventoux ».
Malheureusement, j’ai poussé trop loin l’un d’eux.
- dimanche 03 juin 2007lien permanent
Une dame entre dans la galerie avec sa fille. Elle me pose diverses questions et me demande si je fais mes tableaux dehors.
Je lui réponds que oui, en effet, je peins dehors. Après qu’elles soient parties je regrette de ne pas lui avoir demandé ce qu’elle en pensait.
- vendredi 01 juin 2007lien permanent
Sortir ou rester dans l’atelier ?
En profiter, par ces jours pluvieux, venteux et froids, pour travailler des pastels inachevés.
En voulant aller vite, voilà que je m’acharne ! J’ai tué la fraîcheur du 2° paysage, détruit toute la subtilité acquise sur le motif.
- mercredi 30 mai 2007lien permanent
Vallée de La Rouvière pour retrouver le paysage, la nature, la permanence des éléments, pourtant en perpétuel mouvement.
A peine arrivé déjà assailli par les taons assoiffés de sang. Il fait bien meilleur. Le vent fou s’est calmé, le ciel s’est dégagé, les vignes sont rayonnantes, fébriles de vie, fiévreuses de croissance vers les fruits précieux.
Pastel : « Vignes de Mai ».
Peut-être ai-je été un peu trop tonique et insuffisamment en accord avec l’ensemble. Le suivant mauvais !
- dimanche 27 mai 2007lien permanent
Pentecôte. J’aimerais reprendre tout mon travail. Plus de couleur, plus de flou, de douceur, de mystère. Peut-être aborder techniquement autrement. Expérimenter.
Les cloches sonnent. Il y a plusieurs personnes dans la galerie. Nous ne faisons qu’un, à les écouter, sans bouger.
- samedi 26 mai 2007lien permanent
Nuages blancs dans le grand ciel bleu pâle au dessus du Pont Romain. Quelqu’un debout au bord de la rivière mauve. Bonheur d’impressionniste. Bonheur du pastel. Pas de désir de peindre, pourtant. Attristant !
Nécessaire recueillement. Accepter les flux, les reflux, les abandons, le vide, qui préparent au nouveau.
- jeudi 24 mai 2007lien permanent
Le pastel avait bien commencé…Sans doute me suis-je égaré …Oublié d’écouter.
- mercredi 23 mai 2007lien permanent
Pas très content ! Un peu trop forcé.
Pastel : « Genets de Mai face au Ventoux ». A revoir. Pas assez libre, tranquille. Quelque chose à comprendre.
Le suivant, peut-être un peu mieux. Pastel : « Genets en fleurs. ».Cette odeur de genêts…Un tel délice !
Même à l’abri dans le toyota, le soleil tape dur. Je déplace le camp à l’ombre du grand pin. Vagues de vent dans la pinède.
Ravissantes petites fleurs d’églantier. Et ces petites fleurs bleues infiniment délicates qui se balancent avec les herbes!
Gurdjieff dans les oreilles. Certitude du Ventoux, là, fidèle, majestueux, paré de brume. A ses pieds, la plaine parsemée de villages.
Qu’il est bon de profiter de cette paix !
Au dessus des montagnes, un immense nuage immobile s’enfle lentement.
Ca gronde, derrière, mais si loin ! Et le ciel, ici, est si dégagé !
- mardi 22 mai 2007lien permanent
Aucun projet précis de site, ce matin. Je suis sur la terrasse. La journée s’annonce très belle, chaude, le vent léger est bien agréable, le casse-croute est prêt.
J’ai cru que le petit champ de coquelicots récompenserait mon héroïsme à m’y être aventuré sous cette chaleur, et qu’un petit pastel en serait le cadeau! Imprévisible et libre peinture ! Suée ! Débâcle ! Les délicates, fragiles, frémissantes, petites lumières rouges parmi les herbes jaunissantes, n’ont pas voulu se livrer au pastel de mes doigts. Rien n’a collé.
Il a fallu, d’abord, battre en retraite sous un châtaignier. Puis finalement, dépité, quitter les lieux, pour l’ombre consolante d’un gros pin au Relais, où je passais l’après-midi à me requinquer et…prendre de la hauteur ?
Silence des cigales. Où sont-elles ?
…J’entrevois…peut-être…des sujets…Pour demain !
- lundi 21 mai 2007lien permanent
Un peu de mal à repartir ce matin après une interruption de quelques jours, Janine étant patraque.
Me revoici dans ce si joli champ de coquelicots vers le Petit Auzon, un tout petit peu moins somptueux tout de même, après les forts orages de la semaine dernière. Le ciel est couvert, il fait bon.
Il n’est pas encore midi mais j’ai déjà mangé mon casse-croute !
Abandon du premier pastel qui ne me satisfait pas. Rester tranquille. Laisser reposer. Ecouter.
Pastel : « Champ de coquelicots à Vaison ».
Il a fallu se pousser un peu pour laisser passer le tracteur venu labourer. Le paysan est très gentil.
Sur le point de tout ranger et partir, je me ravise.
La récompense : pastel, « Coquelicots à Vaison ».
- jeudi 17 mai 2007lien permanent
Jeudi de l’Ascension.
Simplement peindre ce que j’aime.
S’exposer. Au partage et au mépris aussi. Et toujours une mystérieuse règle d’équilibre : certains visitent la galerie, gloussent, se moquent, se gaussent de cette peinture. D’autres, sont attentifs, goûtent, pleins de respect et d’amabilité touchante.
- mardi 15 mai 2007lien permanent
Le temps s’est rafraîchi. Après les très grosses pluies d’hier, les terres argileuses se sont changées en glu collante, glissante. La campagne est impraticable.
Le mistral est fort ce matin et tourbillonnant. Il ne m’incite guère à sortir. L’atelier en devient un havre de paix.
Aujourd’hui sera consacré aux taches d’encadrement.
- dimanche 13 mai 2007lien permanent
« _ C’est spécial, comme peinture, hein ! » dit-il à sa femme. Il insiste pour que ses enfants gardent les mains derrière le dos.
« _ Je vous interromps ? », dit une dame en entrant.
« _ Non. ». Je lisais.
« _ J’ai eu envie d’entrer ».
« _ Vous avez bien fait ! »
Un homme accompagné de sa femme me salue…de la part de Tréguier. Il avait vu mon nom sur les affiches en ville. On se serre la main. On ne se connaissait pas là-bas. Après quelques minutes, il me souhaite une bonne réussite et s’en va…
- samedi 12 mai 2007lien permanent
Trop rares nuages pour me protéger du cagnard féroce et de la chaleur, dans ce magnifique et irrésistible petit champ de coquelicots à 2 pas du Centre A Cœur Joie.
Fin de journée. Un merle chante, une tourterelle roucoule, accompagnée par un grillon.
Pastel : « Coquelicots à Vaison ».
Une certaine tristesse me gagne. Comme un abattement proche des larmes. Ai-je travaillé trop vite ?
Beaucoup de circulation sur la route en surplomb, et des coureurs cyclistes qui bavardent en roulant. Quelques nuages bonassent dans un ciel serein. Petit vent bien agréable enfin. Tout près, quelques petits arbres en plantation comme des marronniers à belles panicules roses. Endroit merveilleusement poétique en contre bas de la route de Malaucène très passante pourtant.
- vendredi 11 mai 2007lien permanent
Matin calme et ensoleillé. Assis dans l’atelier, fenêtre ouverte. Dans les arbres qui bordent la rivière, les oiseaux rivalisent de chants d’allégresse particulièrement mélodieux cette année.
Et voici le tour du marteau-piqueur des ouvriers d’en face qui s’occupent d’une aire de repos sur la route de Malaucène. Onze heures sonnent à la cloche. Deux grosses guêpes n’en finissent pas de se fracasser contre le vasistas fermé. Je m’endors un peu. Attends. Une moto pétarade. Silence souverain de l’Atelier. Je sors. Direction : le Relais qui domine toute la région de Vaison. Voici un bon moment que je n’y suis pas allé.
Petit vent frais et chaleur. Aucun bruit de la ville. Rares oiseaux, un avion, des insectes, le vent dans les abricotiers. Massifs de genêts en fleurs qui embaument mêlés au thym sauvage. Un beau papillon volette avec élégance. Les montagnes sont comme retirées derrière un voile de brume. De gros bourdons noirs tombent vers moi en piqué. Ils sont effrayants.
Le chevalet est dressé, la feuille grise s’offre à tous les possibles qui ne seront finalement qu’un seul trait.
Pastel : « Après-midi de mai face au Ventoux. L’été est bien là ».
Je m’allonge dans ma «case-Toyota», la 6° symphonie de Malher dans les oreilles. « Tragique ».
- jeudi 10 mai 2007lien permanent
Pas un nuage. Ciel uniformément bleu. Je retrouve les terres de La Rouvière. Il y fait moins chaud qu’en ville grâce à un petit vent courant. Le sujet qui m’a amené ici ne tombe pas comme je le pensais. M’adapter !
Pastel : « Au pied du Ventoux, la maison dans les vignes. »
Le Mistral commence à se lever. Sans bouger de place, légèrement sur la droite, je me trouve saisi par le massif non moins imposant de la Combe St Amand avec à ses pieds comme un feu de terre sablonneuse, rose orangé, plantée de vignes aux feuilles vert tendre quasi fluorescentes sous le soleil.
Un oiseau chante tranquillement au cœur d’un bosquet. Le vent bien que puissant, est amical. Quelques grosses fourmis font les curieuses sur le pastel qui se peint. Se méfier des taons, rusés vampires. Chassé un indésirable sur le coude. Somptueux silence entre quelques chants d’oiseaux, la stridulation d’un grillon, le vent dans les frondaisons, le bruissement des mouches de passages, le crissement des sauterelles, en lointain écho, le bourdon de la circulation sur la route de Nyons, le vrombissement métallique d’un bi-moteur qui traverse le ciel.
Le vent et la chaleur retombent en fin de journée. L’été a bel et bien commencé. Je range le pastel et me repose à l’arrière du camion.
Visite ce matin, à la galerie, d’un viticulteur qui m’a vu peindre alors qu’il taillait ses vignes. Il dit que le vieux chêne n’est pas mort naturellement, mais d’avoir été criblé des balles des chasseurs embusqués dans leur abri tout proche, qui se servent de ce chêne comme leurre à oiseaux.
- mercredi 09 mai 2007lien permanent
Le nez du Toyota contre le vent, je suis à l’abri des rafales, à l’arrière face au reposant Ventoux., derrière des vignes illuminées.
Pastel : « Affable et hiératique Ventoux. ».
Vieux patriarche, sphinx pelé, assagi et blindé sous la brutalité des coups de boutoir du mistral forcissant.
- mardi 08 mai 2007lien permanent
Jean Jointer n’est plus. Il était notre ami. La tristesse nous inonde. Nous pensons à Nicole.
« Jean a pris ce 28 Avril 2007, le chemin de la grève de Plestin
Dans la brume qui s’est levée de la mer,
Le chemin s’est perdu
Une clarté immaculée l’a emporté
Vers l’Autre Rivage,
Dans l’Autre Mer,
Sur l’Autre Vent
Un peintre a fait silence
Il a rejoint la promesse du blanc chassis
Un homme bon nous manque déjà ! »
- lundi 07 mai 2007lien permanent
Atelier. Silence. Recueillement.
Dehors bourrasques de mistral furieux, chargées de pollens, de poussières, cinglants douloureusement les yeux, les muqueuses. Si désagréable !
Le soleil réapparaît. Première sieste dans la chaise longue, sur le balcon, à l’abri des glycines.
- dimanche 06 mai 2007lien permanent
A la question posée à Denise Hostalier, professeur de dessin au Collège Ste Barbe à Paris au sujet de la peinture : « A quoi sert-elle ? ». Elle répondait : « La vie vaut bien une peinture ! ».
Le mistral s’est levé, le ciel s’est dégagé. Courent encore ça et là quelques nuages.
- samedi 05 mai 2007lien permanent
Le bengali couine son contentement matinal en voletant d’un perchoir à l’autre. Tic-tac intemporel de la pendule de la cuisine que le soleil tente subrepticement d’illuminer. Tout est calme, comme suspendu. Dedans, dehors, un.
Toujours intriguant de constater des visiteurs négligeant d’apprécier les pastels originaux mais longuement affairés à éplucher les press-books !
- vendredi 04 mai 2007lien permanent
Matin froid, gris et pluvieux. Assis dans l’atelier, attentif à un signe…
Du balcon, j’installe le chevalet face à la cité médiévale. Pas si bien embringué … Pas envie de poursuivre …ni recommencer non plus…On ne peint pas pour s’occuper !
Après-midi. A nouveau assis à ne rien faire, regardant par la fenêtre les murs trempés, les herbes et les feuillages gorgés d’eau, lourds, immobiles dans l’absence totale de vent.
Je me laisse gagner par le repos qui règne dans l’atelier.
- jeudi 03 mai 2007lien permanent
Ciel uniformément gris. Pluie interminable. Rare pour la région. L’Ouvèze monte, limoneuse café au lait. Je reste dans l’atelier. Absence de désir.
- mercredi 02 mai 2007lien permanent
Petit matin. Le tic-tac de l’horloge du frigo et les gazouillis des oiseaux.
Petites études d’une fleur d’iris tombée de sa tige, flottant dans un bol de grés émaillé bleu-vert. Offrande
Jour maussade de pluie mais jour béni pour la terre desséchée. Le soleil tente de percer en fin d’après-midi. Il fait froid.
- mardi 01 mai 2007lien permanent
1° Mai. Jour de fête.
Un escadron de canards, 5 ou 6, en formation serrée, passe par-dessus le pont en cancanant.
Jour de marché aussi. Un monde fou !
Bonheur de ramener quelques brins de muguet à Janine.
Bonheur de retrouver, à 2 pas de la foule, des ruelles désertes, une fontaine, le cliquetis cristallin du filet d’eau.
Bonheur de retrouver l’enthousiasme réconfortant de visiteurs américains. « Gorgeous ! Oh ! So pretty ! ».
Bonheur d’avoir eu l’idée d’installer un parasol sur la terrasse afin que Janine puisse profiter de la chaise longue pour un brin de sieste sous les glycines.
Bonheur de la paix de l’atelier, du bouquet d’iris sur la table.
- lundi 30 avril 2007lien permanent
Atelier ce matin. Vide. Assis devant la fenêtre ouverte. Recueillement. Ecouter le silence de cette majestueuse unité du monde. Captivant. Tout baigne dans cette quiétude.
Quelques gouttes de pluie sur le vasistas. Soleil de l’autre côté. L’orage s’est décidé à gronder, claquer, s’éloigner tranquillement. La nature est immobile. Pas un souffle. Soudain le vent se lève. Un peu. Le tonnerre roule au loin sans vouloir quitter la région. Finalement il ne pleut pas.
Dans l’atelier d’encadrement, la chaise est restée vide devant les fenêtres du balcon grandes ouvertes.
L’air s’est rafraîchi.
- dimanche 29 avril 2007lien permanent
Je suis de galerie le dimanche.
Un couple très sympathique me demande où est mon atelier. « Partout ! Mais c’est ici que je termine les pastels et les encadre.». « Continuez dans cette très belle voie. » me dit-elle. Il est 15 h et ils sont mes premiers visiteurs.
Une brume légère tamise la douce lumière du soleil qui entre par la porte ouverte. Je suis assis dans le vieux Club en cuir que ce cher Marcel nous avait offert à Tréguier.
Tout ce petit coin est rythmé par la pulsation sempiternelle de l’horloge de la minuterie. Mystérieusement rythmés aussi, les bruits de la ville bizarrement suspendus par moment. Bourdonnement des avions de tourisme qui prennent le temps de traverser le ciel. Un oiseau siffle au bord de la rivière. Que dit-il ?
4 h à la cloche.
Personne dans la galerie. J’aime bien ne rien faire !
« Ce qui me fait plaisir, c’est que demain je ne travaille pas. » dit un homme dans la rue.
5 h sonnent. Deux visiteurs montent. Non, 2 égarés qui redescendent aussitôt.
- samedi 28 avril 2007lien permanent
Atelier, aujourd’hui. Je choisis un des iris « Ventoux »….Mauvais cadrage du dessin. Recommencer sur une nouvelle feuille. Les fenêtres sont grandes ouvertes, silence ici, agitation au Pont, un grand week-end commence. Circulation plus dense. Les jeunes feuilles vert tendre de la glycine, frémissent au vent. Symphonie d’oiseaux dans le ciel, d’éclats de voix, de rires d’enfants, des commentaires savoureux ou compassés sur la crue de l’Ouvèze en 92 et la malheureuse caravane qui n’en finit pas de s’écraser sur la Pont. La lumière s’amuse au gré du jeu de cache-cache du soleil avec les nuages.
Dans la galerie, peu de visiteurs. Un groupe monte. Un des hommes passe sa tête dans l’encadrement de la porte : « On peut faire les curieux ? ». Ils entrent. « C’est fait d’après nature ou d’après photo ? ». « Ah ! Bien. C’est mieux, d’après nature ».!!! Le gros de la troupe s’en va très vite. Cet homme et sa femme s’attardent autour des cartes. A propos du portrait de Thomas du Connemara : elle : « Il l’a fait avec un œil crevé ! ». Lui : « C’est une vue de l’artiste ! ». Ils retrouvent aussitôt leurs amis dehors.
- vendredi 27 avril 2007lien permanent
Où aller aujourd’hui ? L'aval du Pont Romain? ...Non…Trop en contre-jour.
Besoin d’un refuge. La petite forêt de pins de La Rouvière des jours précédents. L’air y est frais après la courte pluie d’hier. Tout y est délicieusement immobile et comme suspendu.
Midi à la cloche. Je contemple accompagné de la 5° symphonie de Gustav Mahler. Un écureuil s’active dans les branches. J’entre aperçois la camionnette jaune du facteur. Je sors ma chaise un peu plus loin, au soleil.
De gros nuages se forment au dessus du Ventoux…jusqu’à atteindre le soleil. Bourdonnement d’un avion introuvable. De grosses fourmis travaillent dans les grosses mottes de terre dorées mêlées d’herbes des sillons de vignes labourés. Je me promène, en arrêt ça et là, devant la grandeur de ce paysage impassible ou cet alignement parfait de vignes que j’ai vu planter il y a quelques années. Je pousse jusqu’au chêne mort totalement nu et sec, au pied duquel embaume une aubépine en fleurs. A côté, un amoncellement de ceps arrachés et leurs jeunes feuilles condamnées. Tout près, camouflé sous des feuillages, un abri de chasseur pour guetter des oiseaux de passage innocemment attirés par un oiseau-leurre planté au bout d’une longue canne qu’ils ont coutume de fixer sur l’arbre mort.
Je reprends le Toyota et reviens près du champ récemment rendu à sa virginité minérale.
Tout m’incite au repos.
C’est bien l’orage qui tonne au loin, dans le Ventoux. Il fait lourd à présent. Le soleil joue à cache-cache. Des insectes s’énervent. Un merle siffle dans la chênaie. Ca gronde de plus en plus. Le ciel soudain vire au noir. J’observe, fasciné. Le vent se lève. Le Ventoux est dévoré par les nuages. Des rideaux de pluies ondulent de tous côtés. Le tonnerre résonne dans tout le massif. L’air devient humide. Des éclairs déchirent le ciel comme des lasers fous. Des corneilles craillent en vol désordonné. Le vacarme s’amplifie et la pluie se met à crépiter sur le toit du camion. Les feuillages s’agitent rudement. Un geai se planque en vitesse dans le premier arbuste. Malmenés comme des feuilles au vent, les oiseaux tentent d’en faire autant. Le Toyota est sévèrement secoué sous les rafales.
Alors que nous sommes sous la douche et en pleine bourrasque, le Ventoux redessine ses contours.
Attendre que la violence passe. Le Géant est maintenant une somptueuse masse bleue et rose fluorescente.
Des trouées s’ouvrent sur le bleu du ciel. L’air s’est rafraîchi. Au dessus de Nyons, les nuages s’illuminent de jaune.
L’orage s’éloigne pour agiter d’autres vies. Ici le calme revient. Je sors de mon abri. Les oiseaux chantent le retour du soleil. Un coq aussi.
2 hommes en tracteur viennent travailler une vigne. Ils me saluent comme un familier.
Je fais partie du paysage ? Du pays ?
Je mange quelques amandes fraîches, installe ma chaise face au Ventoux.
Cueilli quelques iris sauvages couleur « Ventoux ». Je les offre à Janine :
« C’est tout pour aujourd’hui ! »
« C’est bien ! », me répond-elle en riant.
- jeudi 26 avril 2007lien permanent
Temps lourd ce matin en quittant la fraîcheur de la galerie. Pas de clim dans le petit camion !
Retour sur les lieux d’hier. Il fait meilleur ici. Toujours un peu de vent. Le même rapace en embuscade sur le même fil électrique qu’hier soir.
Le paysage a changé. D’abord prendre le temps d’établir les bases d’un bon dessin.
Le vent forcit et fait valdinguer ma planche et le dessin avec, sans dégâts heureusement. J’arrime le tout au chevalet et vite, car l’orage menace. Le paysage est majestueux.
Ca y est, ça tonne. Je file. Le rapace aussi a disparu.
- mercredi 25 avril 2007lien permanent
Fatigué, pas le cœur à peindre, je me repose sous les pins d’hier. Un oiseau chante par moment. L’endroit est vraiment calme, désert. Agréable musique du vent dans les feuillages.
Le ciel s’embrume. Il fait soudain moins chaud. Je bouge de quelques mètres pour retrouver le soleil et une plus large perspective du paysage. Précédé de son chien un vigneron sur son tracteur s’apprête à traiter sa vigne. Il me fait un signe amical mine de rien et une esquisse de sourire. Le chien, langue pendante et queue frétillante, quémande quelques caresses. Il repart à l’appel de son maître. Sa femme les rejoint. Lui sur le tracteur, elle pulvérisant les jeunes pousses avec un tuyau. Mésentente totale sur la cadence. Trop vite ou pas assez. Ils inversent les rôles : elle au tracteur, lui au tuyau. Pareil !
Elle : « Tu vois que j’avais raison ! ». Et aussi:"Arrête de me parler, j'entends rien!".
Ils réussissent quand même à finir le champ.
17 h à la lointaine cloche du village. Déjà ! Un petit pastel s’est peint : « La combe St Amand vue de la Vallée de La Rouvière. »
Le tracteur est reparti. Seulement les bruits de la nature à présent : le vent dans les pins, les grillons, de rares oiseaux.
Je reviendrai ici.
- mardi 24 avril 2007lien permanent
Janine qui me demande où je vais aujourd’hui, m’exhorte à explorer de nouveaux lieux. Je n’en n’ai pas envie.
Après avoir tourné et retourné dans un de mes endroits habituels, je fais halte le long d’une oliveraie, sous de grands pins frais. Tout est très calme. Le feuillage des oliviers taillés est léger.
Il n’est pas encore midi, mais cela pourrait être l’heure de la sieste tant il fait chaud. Je commence un pastel…
Non. Je n’y suis pas. C’est devenu un tas de boue. Recommencer. M’y prendre autrement. Une tourterelle roucoule au dessus de ma tête. Pastel : « Oliveraie vers Faucon ». Mais ce n’est pas encore ça.
J’engage une petite esquisse. Un vent fort se lève. Allongé comme dans un hamac à l’arrière du Toyota porte relevée, je contemple le paysage.
Je m’endors plusieurs fois. Dans le ciel, seulement quelques nuages au dessus du Serre Rouge.
- lundi 23 avril 2007lien permanent
Retour au bord de l’Ouvèze en amont du Pont Romain où je m’étais tant pressé la semaine dernière car je craignais que le soleil n’éclaire plus le pont.
« L’impressionnisme. Le bonheur de peindre la Nature, le paysage, la vie, le partage… » Monet
Il fait bon. Cela s’active gentiment tout autour. Il y a moins de monde. L’eau s’écoule inlassablement. Tout se balance et frémit au gré d’une brise très douce. Le Pont est toujours plein de soleil, alors que j’achève une ébauche. Je reste là. Je savoure tout simplement. Avec délectation. Je remarque une tendre branche d’osier qui s’incline avec insistance vers moi, comme une invite…Je la tiens dans ma main, délicatement. Nous communions…Je suis heureux.
Midi à la cloche. Je m’en retourne. Le Ventoux est dans la brume, le cyprès, toujours là, en sentinelle.
- dimanche 22 avril 2007lien permanent
Temps magnifique. Jour d’élection à la Présidentielle française.
Ouverture de la galerie, coup de balai, encens et bonnes odeurs, arrosage sans oublier aucune plante.
Ecoute et lecture. Midi à la cloche. Aucun visiteur.
Belle animation de la gente ailée au bord de la rivière, mêlée au concert des grenouilles.
16h : première visiteuse. Délicate, elle se brosse les chaussures au paillasson de l’entrée. Enlève ses lunettes de soleil. Salue, regarde à peine 2,3, pastels et s’en va.
Suivent 2 femmes en balade.
« Vous êtes bien ici ! », me lance l’une des 2. Je suis assis dans le club et lisais. Elles descendent voir l’expo de la cave. Remontent et la même de poursuivre :
« Vous savez ce qui vous manque ici ? …Un petit coussin pour pouvoir allonger vos jambes. »
- samedi 21 avril 2007lien permanent
Nettoyage de printemps de ma caisse de pastels. Faire le point, remplacer, réassort…
- vendredi 20 avril 2007lien permanent
Pastel « le Pont Romain » Pas terrible. C’est bien la peine d’avoir un aussi bon et beau matériel !
Ce que j’ai pris pour quelqu’un qui m’observait par derrière : la masse d’un cyprès noir. Un couple de canards, côte à côte, remonte le courant fouillant la vase, cul en l’air. Il fait beau, doux. Bucolique moment.
Midi à la cloche. Croassements de quelques grenouilles.
« Travaillez dans le sens de l’exercice », me disait Denise.
Le couple de canards sort de l’eau, s’ébroue. Essuie-glace de la queue. Se lissent les plumes, un bon moment. Hors du temps compté.
…Sans doute trop attaché au résultat…
Bientôt 40 ans que je peins ! Je sais dans quelle lumière je dois me diriger, me laisser conduire, porter. Mais à presser le temps, me voici, à nouveau rejeté en arrière. La lumière, l’harmonie est liée au temps. Accorder. S’accorder. Peindre est une musique. Je joue trop vite ! Il faut reprendre.
L’Ouvèze gargouille parfois, comme si quelqu’un marchait dans l’eau à contre-courant.
« M’sieur, vous dessinez bien ! » me lance une jeune fille.
« Non, il ne faut pas le déranger. » dit-elle à ses copines qui voulaient s'approcher.
Pastel : « Au bord de l’Ouvèze ». Mieux.
Content. Si belle journée au bord de l’eau et son clapotis perpétuel, parmi les jeunes frondaisons printanières.
Matériel plié.
Assis au bord de la rivière qui court, court, court…
- jeudi 19 avril 2007lien permanent
Non je n’ai pas rêvé : le chant du coucou à nouveau ! En même temps que le croassement d’une corneille au dessus de ma tête. Quelques mouches se bagarrent des places. Un merle peinard vocalise pour dire la belle journée.
Je suis retourné devant l’arbre insaisissable d’hier. Enfin, un peu de bonheur dans les couleurs !
Merci.
Pastel : « Chêne au printemps vers Faucon ».
Printemps avec déjà une chaleur de Juin.
Déjà 14 h !
Les vignes sont crénelées de tendres petites feuilles vertes. Petites lumières à contre-jour…
La terre commence à se dorer. Le vent se lève. Pause avec Kanchéli . Trauerfarbenes Land. Directement dans le corps par l’ipod, allongé à l’arrière du camion, devant les montagnes du Serre Rouge.
J’entreprends une étude. Une expérimentation. Peu concluant !
Fais une marche à travers champs. Arvo Part et Da Pacem avec moi.
Pastel : « Nouvelle vigne au pied du Serre Rouge ».
Revenu aussi le temps des sales bestioles : Taons, guêpes, arabis, frelons… Safari en Ventoux ! Justement, où est-il passé, le Ventoux ?
Disparu
Dans la brume
Le Ventoux
- mercredi 18 avril 2007lien permanent
Rendre grâce…
Vent dans les pins sous lesquels je suis installé. Une buse piaille de temps en temps dans l’immense ciel bleu. Des oiseaux cadencent leurs chants. Quelques tracteurs s’activent dans les champs.
« On est bien là, à l’ombre ! » me lance le facteur avec son accent provençal chantant. Une boite aux lettres se trouve là aussi. La brume envahit peu à peu le paysage.
Pastel : « Oliviers vers Mirabel ».
Assis immobile, non loin de là, à l’arrière du Toyota, à l’ombre des yeuses. Quiétude de l’heure de la sieste. Un homme arrive en voiture qui me salue amicalement. Il se gare et se met, seul, à tailler les oliviers avec un sécateur à compression.
Le vent forcit en vagues de bourrasques qui se succèdent et secouent les arbres. Mais je suis bien abrité.
J’abandonne plusieurs pastels. Je dois tout revoir. Aborder mon sujet autrement. Ne pas « faire ». Comprendre ce problème de procédure. Retenté un nouveau sujet. Non, ce n’est pas sérieux…Ca suffira pour aujourd’hui.
Premiers grillons. Ronflements sympathiques des petits avions de tourisme furieusement couverts par un avion à réaction de la base d’Orange. Il y a de la rhapsodie dans l’air ! Etre avec. Avec la quiétude infinie de la Fantaisie Voconces, dans la montagne embrumée de bleu!
- mardi 17 avril 2007lien permanent
Jour de marché. Magnifique journée. Ca y est ! Vu les premières hirondelles. Le printemps est arrivé !
Resté dans l’atelier toute la journée. Rencontre avec un couple d’américains de Caroline du Nord. Charmants, comme le sont toujours les américains que l’on rencontre dans la galerie.
- lundi 16 avril 2007lien permanent
Resté à l’atelier aujourd’hui comme on garde la chambre quand on est malade. Repos. Pas envie de sortir. Assise immobile. Le temps est comme aboli. Après une belle et chaude journée, le temps est à l’orage. Ca gronde.
- dimanche 15 avril 2007lien permanent
Le ciel bleu est vide. Toujours pas d’hirondelles !
Belle matinée, calme, chaude, ensoleillée. L’Ouvèze scintille. Un couple de canard se laisse voguer au fil du torrent.
De la rue un homme dit : « La porte est ouverte, on peut y aller. » Il est accompagné de sa fille. Il reste 5 secondes et sur le perron dit à sa femme restée en bas : « Tu veux voir ? » Comme elle semble ne pas y tenir il ajoute : « C’est pas beau. »
Un autre couple entre et reste un long moment, appréciant chaque tableau. En partant, ils me saluent avec sympathie.
- samedi 14 avril 2007lien permanent
Libéré la petite coccinelle brisée dans son envol par la fenêtre de l’atelier.
La pratique de l’assise silencieuse : une nécessité. Un besoin d’ici aussi. Un coq chante.
La grosse mouche noire emprisonnée butte sans cesse sur le vasistas. Trouvera-t-elle la fenêtre ouverte pour elle, à l’autre bout de la pièce ? …Elle a trouvé.
- vendredi 13 avril 2007lien permanent
Aujourd’hui, pastel « Silence dans les vignes », vallée de la Rouvière au Pontillard.
La pluie crépite sur le toit de mon vieux Toyota. La porte arrière relevée me sert d’auvent. Les fleurs de pissenlits se sont refermées. Abandonné le nouveau pastel commencé.
Je regarde le paysage, les variations de couleurs sur les montagnes brumeuses, les lambeaux de nuages rose qui s’attardent devant le Ventoux, à mi-vallée. Un merle, invisible, chante la fin de la pluie. Les herbes bleu- vert sont finement perlées. Sonatine de Ravel sur mon ipod. Les ceps de vigne mouillés sont presque noirs.
Je guette les hirondelles absentes. Tardent-elles ? Attendre. Tout palpite comme pour rien, sans doute ni raison, aux pieds du Géant.
- jeudi 12 avril 2007lien permanent
La pluie commençait à tomber dans l’après-midi. Je décidais de rentrer…Bredouille…Mais après avoir, à l’arrière du camion, pratiqué l’assise silencieuse un moment.
Mon attention fut attirée alors, par le pays-sage des montagnes bleues de Séguret.
Je m’arrêtais donc et me mis au travail.
Alors que je peignais, 2 individus plutôt hirsutes et sombres s’approchèrent.
« On vient vous regarder un peu. » dit l’un d’eux en se plantant près de moi.
Il expliqua à son copain la vue que j’étais en train de peindre. Il se roula une cigarette de tabac gris et la fuma.
Ils doivent vivre dans des caravanes abandonnées. Mais comment, diable, avaient-ils pu me repérer de si loin ?
Après un moment il lâcha : « Ca demande du temps pour faire ça ? »
« Il faut bien. » répondis-je. La pluie se remit à tomber et eut le mérite de les faire partir.
Je n’aime pas trop que l’on s’installe à côté de moi lorsque je peins.
- mercredi 11 avril 2007lien permanent
Le temps est dégagé, souriant. L’oliveraie où je comptais peindre est occupée par des tracteurs pour la taille.
Je vais ailleurs et d’autres oliviers m’accueillent. Je me réchauffe au soleil.
L’herbe est bien verte et drue, piquée de fleurs de pissenlits et des premiers coquelicots.
Il est midi. Même les oiseaux font la pause ! Il commence à faire chaud. Mais le vent se lève. Un coq chante au loin, les insectes s’activent.
Abandon du pastel entrepris. Il faudra procéder plus franchement. Repos à l’ombre d’un olivier. Quelle belle journée printanière!
Abandon du pastel suivant.
Ca suffira pour aujourd’hui.
- mardi 10 avril 2007lien permanent
Le temps est bouché ce matin. Atelier aujourd’hui, assis sur une natte. C’est jour de marché à Vaison La Romaine. Marché de Pâques, très animé. Il fait frais, et tout est figé, à l’arrêt, suspendu. Moi aussi. Au loin une flûte reprend des musiques andines.
Je sors l’après-midi. Temps embrumé, cotonneux. Soporifique. Le vent est frais.
- lundi 09 avril 2007lien permanent
J’encadre au 1°, devant le balcon ouvert.
Soudain j’ai envie de m’asseoir et de jouir, immobile, de cette quiétude printanière. Le soleil inonde la pièce. Il fait idéalement bon. C’est la résurrection des corps. Un merle vocalise tranquillement au bord de l’Ouvèze. Une légère brise balance les jeunes grappes de la glycine entrelacée à la balustrade de la terrasse. Fraîches fleurs de ce mauve si élégant et qui ont eu le bon goût de s’ouvrir précisément la semaine pascale, illuminant toute la rue !
Il y a foule sur le pont. Ici tout est calme. De temps à autre un papillon volette dans le vide de la gorge de l’Ouvèze, qui nous sépare des remparts de la Haute ville.
Etre juste assis là parmi cette paix.
- dimanche 08 avril 2007lien permanent
Jour de Pâques.
Exprimer la beauté, simplement la beauté de ce qui existe… Une beauté qui est tout le temps présente, ambiante.
« La beauté fasse que je marche. »
Fin d’après-midi. Agitation de la foule sur le Pont Romain. La porte de la Galerie est ouverte. Silence.
Soudain les cloches sonnent à toutes volées. Janine vient de me rejoindre.
- vendredi 06 avril 2007lien permanent
Retrouver le silence immobile de la nature, à l’écart des routes et leur circulation, à l’écart de la ville, là, au milieu des oliviers.
Quelques oiseaux chantent, quelques bruissements d’insectes traversent cette quiétude.
Rester d’abord tranquille ; me laisser pénétrer par tout cela. Assis sur ma chaise au soleil. Tranquille. Tranquille.
Murmure d’un avion qui s’éternise à disparaître dans le ciel. Un autre petit avion pétarade en passant, avant de disparaître au loin, lui aussi.
Tous ces pissenlits en fleurs, on dirait des boutons d’or !
J’imagine des plans dans cette oliveraie, mais rien ne me tente vraiment pour l’instant.
Ca sonne au clocher de Faucon. Un tracteur ne se presse pas d’avancer sur la petite route. Il est déjà midi ! Et je ne fais toujours rien. La cloche du village confirme qu’il est bien midi. Je vais manger mes quelques fruits, en me mettant à l’ombre. Il commence à faire chaud…
C’est surtout un olivier qui a attiré mon attention…J’ai du mal…Je vais craquer, abandonner…C’est foutu, mais je continue tout de même…Naissance difficile du pastel : « Oliveraie près de Faucon ».
Le vent se lève. Comme c’est beau, tout de même, ce paysage ! Oliveraie champêtre.
J’étends la couverture sous cet olivier qui fut mon sujet et m’assoie. Bien difficile à peindre, des oliviers ! Comprendre les couleurs, le foisonnement du feuillage.
3 h. à la cloche. Entamé une petite étude.
Belle journée ! Mais pas terrible au niveau du travail. Y a-t-il un petit quelque chose qui passe tout de même ?
4 coups au clocher. Je crois que je vais m’arrêter là. Je ne peux pas dire que je sois très content…
Ai-je encore brûlé les étapes ? Eté trop vite ?
Le soleil a bien tourné. Me voici à l’ombre maintenant.
La prochaine fois ? Plus corps avec le sujet ? Atteindre la beauté de cette scène campagnarde si parfaite en son être. Est-ce si difficile d’aller pas à pas ?
Apprendre comme un étudiant, à se laisser conduire, porter.
A suivre…
- jeudi 05 avril 2007lien permanent
Chaque jour partir à l'aventure.
Où aller aujourd'hui?
Se laisser aller, porter, guider?
Respecter la Nature. L'écouter.
"Ecouter, longtemps, longtemps sans bouger"..
Ferai-je quelque chose aujourd'hui?
A l'abri du vent, il fait chaud. Le ciel est entièrement dégagé; à peine une brume autour du Ventoux. Bruit du vent dans l'amandier qui a reverdi. Tapis de pissenlits en fleurs entre les vignes encore nues. La chaleur incite à l’indolence. Le pastel : « Jour de Printemps dans les oliviers ».
- lundi 02 avril 2007lien permanent
Je ne sais pas quoi faire ni où aller. Je me retrouve stationnant dans un endroit imprévu, près de l’Ouvèze. Le temps est bouché.
Il fait bon. Peu à peu le soleil perce.
Sur les cailloux, la rivière fait comme un bruit de vague ininterrompue.
Délicates pervenches. Majestueux Ventoux. Une même couleur.
S’inscrire dans le paysage. Dans sa durée.
- jeudi 29 mars 2007lien permanent
Entrer dans la couleur. Oser la liberté de peindre avec la matière du pastel pur.
Peindre franchement l’être des choses.
L’être-temps. Sans commencement, ni fin. L’éternel maintenant.
- mardi 27 mars 2007lien permanent
N’est-ce pas étrange de vivre comme cela?
Me voici abrité dans le coffre de mon petit camion, à me reposer.
Le chevalet est dressé dehors, à l’arrière la chaise vide dépliée, devant la planche à dessin.
J’ai tenté de me lancer dans un pastel, bien vite abandonné, ne sentant pas mon sujet.
Il faisait si beau et voici que le ciel s’est subitement obscurci.
Silence dans les oliviers
Les nuages ont bien pris la place.
Je plie mes affaires.
Me voici errant. Je m’arrête au creux d’un vallon, assez étonné d’y découvrir des primevères.
- lundi 26 mars 2007lien permanent
Le paysage est dans sa quiétude. Quelques nuages s’attardent sur un ciel bleu pâle. Le Ventoux est noyé dans la brume. Les pissenlits en fleurs tapissent les rangs de vignes. Les ceps sont encore nus. Un léger vent agite les herbes sèches. Le printemps ensoleille toute la campagne. Tout s’attarde et se réchauffe avec indolence..
J’ai abandonné ma chaise pour m’asseoir plus à l’aise sur une couverture étalée dans l’herbe, et passer avec le temps qu’il fait.
- vendredi 09 mars 2007lien permanent
Assis dans l’atelier à ma place de travail, dos au mur. Constatant le présent de ce lieu, tel qu’il est.
Faut-il pleurer d’être perdu, ne sachant quoi faire ? Faut-il « s’attendre à recevoir » ? Faut-il chercher des idées, des sujets ?
Et pourtant dehors, semble être la vraie vie. Le ciel et ses nuages, les montagnes dans leur présence bleue, le vent toujours ça et là, les arbres qui se couvrent irrésistiblement de fleurs, la rivière qui, jamais, ne s’arrête, l’herbe s’éveillant dans la lumière printanière et les saisons qui alternent, avec le chant des oiseaux et le rire des enfants, la personne âgée qui se promène goûtant cette merveilleuse journée et les autres qui s’activent en plein air. Limpide.
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