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- vendredi 08 juin 2007lien permanent
Alors que je quittais l’atelier et me dirigeais vers La Vallée de La Rouvière pour terminer ma semaine, un bref coup d’œil dans le rétroviseur me fait apercevoir la beauté de la Cité Médiévale plongeant dans le ciel bleu. Je m’installe près d’un figuier et d’un tilleul en fleurs qui embaument délicieusement tous deux, ces petits jardins si bucoliques, le long de l’Ouvèze qui se hâte lentement sur les galets. Les oiseaux chantent leur bonheur. Quelques voisines s’arrêtent et l’on devise agréablement. Le temps est beau et pas trop chaud ce matin.
Après-midi très chaud. J’ai migré de l’autre côté du Pont Romain, en aval pour un superbe point de vue mais, en plein cagnard.
Pastel : « Vaison la Romaine ». Une honte comme j’ai travaillé ! Un cauchemar que je m’impose dans cette fournaise. Prêt à craquer. Je ne m’en sors pas. A 2 doigts d’abandonner. Inadéquation totale avec mon sujet. Pressé d’en finir. Impatient de rentrer. Très peu à l’écoute. Un respect à minima. Je ne suis pas disponible, tranquille, en relation, en échange…Pour finalement fuir vers l’ombre bienfaisante du bord de la rivière.
Les feuillages se balancent et frissonnent en tous sens. Il fait bon enfin ! Quelques canards, en cancanant, à la queue leu leu, vont et reviennent, jouant à glisser dans le courant, sans affoler les gros poissons indifférents. Sur une bande de galets au milieu de l’eau, une grue cendrée vient de m’apercevoir. Elle en reste comme figée, m’épiant, immobile, un très long moment. Ca coasse, ça stridule, ça siffle, ça bruisse, ça suit son cours. Silencieusement, des grues cendrées volent lourdement au raz du flot. Dans les oreilles, la flûte de Franck Labiste sur mon i-pod. Le bonheur au bord de l’Ouvèze.
A mon insu, je réalise que de cet endroit, plus frais, agréable, le point de vue n’en est pas moins intéressant, même si je n’ai pas l’ensemble, c’est vrai si beau et classique de la cité médiévale avec le Pont romain, le Ventoux au fond, la ville provençale et la colline de la Vierge Noire. Il est si agréable de rester là que je m’attellerais bien à travailler les variétés de petites feuilles, leurs couleurs nuancées à l’infini, leurs lumières chatoyantes, leurs vibrations dans la brise.
Une leçon !
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