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- jeudi 03 avril 2008lien permanent
Le temps est radieux mais le Mistral souffle en bourrasques. Des nuages se hâtent vers le Ventoux. Le vent s’engouffre partout. Pas d’accalmie prévue pour les prochains jours.
Rien ne me tente pour l’instant.
Assis dans le petit camion, je me réchauffe.
Découvert la piste du Dèves, éloignée de tout, à l’écart, longeant un ravin à faire frémir.
Stationné près de ce qui a du être un hameau en ruine à présent, envahi par de hautes broussailles et des ronciers. Deux ou trois pans de murs résistent encore mais plus pour bien longtemps. Seule une petite chapelle attenante, enchevêtrée au milieu d’aubépines en fleurs, a gardé son toit. La porte est ouverte, de la paille propre recouvre le sol, mais l’ensemble est très abîmé. Les quelques vitres sont cassées et sur les murs noirs de moisi, d’innombrables inscriptions hâtent sa destruction. Paradoxe : usage et abandon, décrépitude et pourtant multitude de traces sacrilèges tristement humaines !
Tout autour, l’endroit est ceinturé par de hautes collines et le vent déferle dans ces forêts de pins accrochés à leurs flancs. La voûte du ciel bleu intense est traversée par quelques lambeaux de nuages qu’on pourrait presque prendre.
Malgré le vent et seulement quelques oiseaux, dans cette immensité, règne un silence profond, immobile, un silence des temps passés. Dans la vallée, seuls sont cultivés quelques oliviers et abricotiers.
Je m’aventure un peu plus loin, à flanc de colline, mais dois faire demi-tour, ce qui n’est pas dans mes habitudes. Trop dangereux, avec si peu d’essence et l’âge de mon Toyota !
Rien fait aujourd’hui. Mais je reviendrai.
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